report from an Anti-war and anti-WTO action in dijon /france

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Vendredi 9 novembre vers 18h, une centaine de personnes s'est rassemblée place du Bareuzai à Dijon, à l'appel du collectif interlibertaire, constitué de divers groupes et individu-e-s libertaires dijonnais-es. Derrière une banderole "Non à la guerre, intégrisme & capitalisme = oppression", les personnes présentes se sont mises en route, rejointes au fur et à mesure par diverses autres, pour former un cortège de près de 200 personnes. Les passant-e-s ont dans l'ensemble acceuilli positivement la manifestation, ce qui confirme que la guerre ne fait pas consensus. Le point fort de cette manif fut incontestablement son dynamisme : nombreux slogans scandés et repris par les manifestant-e-s, batukada et percussions, torches enflammées et crachage de feu, collage d'affiches, bombages au sol de slogans anticapitalistes et antiguerre ("le capitalisme, c'est déjà la guerre", "solidarité féministe avec les femmes afghanes", etc.), lancers de projectiles à base de flanc gluant sur divers-es banques, distributeurs et agences boursières, dans un enthousiasme certain. Après une heure et demie de marche dans le centre-ville de Dijon, la manifestation s'est arrêtée place du Théâtre, où diverses personnes ont pris la parole pour lire des textes, rappeler l'ouverture du sommet de l'OMC au Qatar et le lien entre capitalisme, misère, intégrisme et terrorisme (économique ou religieux), et appeler au débat organisé le soir-même au Local Libertaire, avec Philippe Pelletier.

A noter que si cette manifestation entendait faire suite aux deux précédentes mobilisations contre la guerre, originellement appelées par les organisations politiques "traditionnelles" et partis, ceux-ci n'ont su ce soir que briller par leur absence.

Durant la manif, plusieurs tracts furent distribués : un roman-photo détourné (disponible en ligne sur www.chez.com/maloka) accompagné d'un tract du GROB, un texte provenant d'InfoSuds, ainsi qu'une version papier d'un journal mural tout juste terminé, proposant diverses analyses sur la guerre et la situation en général. Celui-ci sera très prochainement disponible en téléchargement sur le site maloka (www.chez.com/maloka). En attendant, vous trouverez ci-dessous le contenu des deux tracts distribués :

Qui se soucie vraiment des femmes afghanes ?

Alors qu'il y a quelques temps encore, la destruction de statues (« patrimoine de l'humanité ») provoquait plus d'émoi dans la communauté internationale que la situation du peuple afghan et en particulier des femmes, l'oppression de ces dernières semble soudainement davantage préoccuper. Sincère inquiétude ou simple argument de la campagne anti-taliban ?

Avec les talibans, les espaces de liberté octroyés aux femmes se sont encore réduits. Elles ne peuvent plus rien faire. Travailler, marcher, rire, s'instruire, faire du sport, être visibles : tout cela leur est interdit. Elles ne sont là que pour procréer, être les objets sexuels des hommes et rester enfermées à la maison pour assumer les tâches domestiques.

Cette vie qui n'en est pas une correspond au quotidien d'une bonne partie des femmes vivant sur Terre — en Occident ou dans le tiers monde. Pour les Afghanes, le cauchemar n'a pas commencé avec l'arrivée des talibans. Avec les moudjahidins, le président Rabbani et Massoud, son commandant en chef, des femmes étaient lapidées, les écoles étaient déjà qualifiées de « Portes de l'enfer » (86% des femmes et 56% des hommes sont analphabètes), les femmes ne pouvaient pas travailler dans des bureaux, ni apparaître à la télévision. Les femmes ont toujours été les premières cibles des fondamentalistes quels qu'ils soient. Selon des femmes afghanes « Les moudjahidins nous tuaient avec des fusils et des épées, tandis que les talibans nous tuent avec du coton ». Un éventuel gouvernement composé de moudjahidins et de « talibans modérés » ne pourra que perpétuer le patriarcat.

Quant à la guerre actuelle, les femmes en sont les premières victimes. Déjà oppressées par les talibans et durement touchées par la crise économique et alimentaire qui touche l'Afghanistan, elles vont devoir faire face aux terribles conséquences économiques de ce conflit et en subir des conséquences spécifiques. À savoir l'utilisation du viol comme arme de guerre pour les belligérants et la mise en place de bordels militaires pour « divertir » les soldats, qu'ils fassent partie des armées de « libération » ou « d'occupation ». Les Afghanes ne doivent compter que sur elles-mêmes et sur une solidarité féministe antipatriarcale pour s'en sortir réellement.

Ce texte est tiré du quatre pages "Résistons à la busherie et aux lois liberticides" sorti par le GROB (Groupe de résistance et d'opposition à la Busherie) de Nantes (contact : CITÉ, BP 131, 44403 Rezé cedex).

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Ni INTÉGRISME, NI CAPITALISME
NON À LA GUERRE, CONSTRUISONS UN AUTRE FUTUR !

On veut nous rejouer la comédie du monde libre contre la barbarie communiste, pardon, islamiste, et tant pis si l'artifice est grossier, les foules sont heureuses toujours prêtes à bouffer l'autre, celui qu'on lui désigne comme porteur de tous les vices, de tous les maux. La comparaison est flatteuse, quelle chance avons nous d'être en démocratie, de vivre dans le monde libre. Les femmes ne marchent pas voilées ici, elle sont juste priées de se faire discrètes, elles ont droit au travail ici, même s'il est sous-payé on ne va pas chipoter. On a le droit de s'exprimer, on est juste prié de le faire pas trop fort, en respectant le jeu démocratique, de toute façon nos voix se perdent dans un brouhaha médiatique savamment orchestré. Et qu'importe si ces dictatures honnies ont été portées au pouvoir à coup de dollars, pour endiguer le communisme, on se fichait bien à l'époque de soutenir des fous de dieu, de leur fournir armes et explosifs. Et on nous parle d'Islamisme, de guerre du bien contre le mal, de guerre internationale contre la barbarie. Mais comme hier le fascisme et le nazisme, les fondamentalistes religieux ne sont pas fruits du destin, les conditions économiques et sociales dans lesquelles vivent et meurent la majorité des habitantEs de cette planète fait le lit de toutes les folies meurtrières. Mais ne réfléchissez pas, ne pensez pas à hier! Comme si chaque effort de réflexion était une trahison. Les tours du World Trade Center n'avaient pas encore fini de tomber, que les requins de la finance internationale étaient déjà en train de ramasser leurs billes. La catastrophe a été, pour eux, une occasion de plus pour spéculer, vendre des actions de société d'assurance et acheter des actions de pompe funèbre et d'entreprises de travaux publics. Et peu importe que l'avion de la bourse, piloté par les kamikazes spéculateurEs, s'écrase sur l'édifice des espérances de fin de crise, adieu veaux, vaches, cochons, et merci de votre participation. Les réseaux terroristes utilisent les paradis fiscaux, les bourses et tous les mécanismes modernes du capitalisme pour former leur bas de laine et forger leurs armes. Des milliers de personnes meurent chaque jour de la faim, de la misère et de maladie curable. Pour soutenir nos consommations, maintenir nos niveaux de vie et garantir la paix sociale, la charge portée par le tiers-monde ne fait que s'agrandir. Pas la peine de faire la liste de la barbarie occidentale, de faire un décompte des morts de la guerre économique, de l'impérialisme et du néo-colonialisme. Les choix économiques et politiques de nos gouvernements nous obligent à être perpétuellement les cibles et les victimes de catastrophes industrielles et écologiques, hier AZF dernière sur la liste après Bopal et Seveso, demain pourquoi pas l'usine de retraitement de déchets de la Hague, le centre nucléaire de Valduc ou l'usine Solutia à Longvic. Le risque zéro n'existe pas, et pourtant on se résigne à vivre au milieu de bombes potentielles, pourquoi ? Combien d'actes de barbarie, combien de catastrophes, combien de dictatures, de peuples opprimés, de mortEs de faim, de torturéEs faudra-t-il encore, pour nous ouvrir les yeux ? L'état est une barbarie, l'armée est une barbarie, la soumission est une barbarie, les frontières sont des barbaries, le capitalisme est une barbarie, la spéculation est une barbarie, la société productiviste et industrielle est une barbarie. Les solutions existent, elles sont à rechercher dans la fin des oppressions de toutes sortes, dans la libre détermination, des peuples et des individuEs, la solidarité et le partage et plus encore. Déclarons la guerre aux biens des riches de ce monde qui, pour avoir la paix et le pouvoir, sont prêts à tout nous faire subir. A bas l'armée, à bas la guerre, à bas les intégristes de tous poils et à bas le capitalisme qu'il soit mondial ou national !

Collectif Interlibertaire de Dijon
(SCALP, CNT, Groupe Féministe non-mixte, Chiche! Dijon, Intersquat, Groupe Libertaire, Maloka)


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