prost! kolinko | 11/1999
Proposition pour une enquête
sur les Call Centers

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Chers camarades!
Avec cette lettre et ce questionnaire nous proposons une enquête collective sur l'état de l'exploitation dans les Call Centers. De plus nous voulons contribuer à un débat renouvelé et général sur les buts et tâches des révolutionnaires. Nous vous demandons de nous envoyer votre critique à nos questions et propositions et de prendre part à l'enquête à travers des informations et des contacts dans vôtre region.
Dans la première partie de cette lettre, nous présentons brièvement notre point de départ politique.
Dans la seconde partie, nous expliquons pourquoi nous commençons avec une analyse des Call Centers dans notre région. Vous trouverez nos questions originales et nos premières propositions dans la troisième partie. Dans la quatrième, nous faisons des propositions pour une discussion plus approfondie et l'échange d'expériences. Le questionnaire pour les interviews avec les ouvriers des Call Center se trouve à la fin.

1. Qui sommes nous : kolinko
Nous vouloons mettre fin au capitalisme parce qu'il transforme nos vies en pénurie et travail quotidiens. Parce que, dans le capitalisme, la richesse produite ne fait qu'augmenter le capital et créer de la pauvreté. Parce que le développement des forces sociales et des possibilités techniques sous le capitalisme ne conduit pas à la libération de l'ennui, mais à une exploitation et une crise accrue.
Dans le but de contribuer à un dépassement du blocage actuel de la lutte de classe à l'échelle mondiale, nous avons besoin de chercher les bases matérielles de la libération dans le mouvement quotidien des exploités à l'intérieur du procès de production. Dans le contexte d'une expansion à l'échelle mondiale des chaînes de la production, le déplacement des travailleurs et la circulation de leurs expériences, la nouvelle organisation du travail et le machinisme créent le ressentiment, la force et la mise en place d'une nouvelle composition de classe. Là, et non dans les principes des organisations politiques, se développe le communisme comme mouvement.
Nous ne voulons pas organiser les travailleurs des Call Center dans des groupes syndicaux ni créer de nouveaux types de médiation. Nous cherchons les tendances révolutionaires, pour le pouvoir ouvrier et le désir du communisme. Nous voulons renforcer les forces d'auto-organizing et d'auto-émancipation. C'est pourquoi, nous agissons collectivement dans cette exploitation - certains d'entre nous travaillant couramment dans des Call Centers - et proposons cette enquête.

2. Pourquoi enquêter sur les Call Centers?
Les patrons, les politiciens et les leaders syndicaux sont d'accord sur le fait que le boom des industries de service et les nouvelles technologies de l'information peuvent conduire le capitalisme hors de la crise. L'expansion du traitement des données électroniques à travers le téléphone et les réseaux informatiques est d'une importance primordiale.
Ils utilisent les Call Centers comme exemple pour discuter de l'avenir du travail. Les gestionnaires du capitalisme déclarent que le travail dans les Call Centers - à cause de sa flexibilité - doit être considéré comme un exemple général de "travail moderne". Les représentants de l'état mettent en avant le fait que les Call Centers créent des emplois pour des personnes qui autrement n'auraient que peu de chances sur le marché du travail. Les sociologues bourgeois considèrent les Call Centers comme le meilleur exemple des nouvelles formes de travail dans la "société des services et de l'information".
Les syndicats critiquent les Call Centers en tant qu'éponges improductives à subventions ou comme des nouvelles formes de relations de travail précaire échappant aux règlements communs. Ils essaient de mettre un pied dans la porte grâce à des efforts croissants d'organisation, pour aussi conjurer leur crise en tant que corps représentatifs des ouvriers d'autres secteurs et d'introduire ou de défendre "les négociations contractuelles".
Quoique puisse être leur intérêt, ils produisent différents mythes dans le but de justifier leurs espoirs de changement à l'intérieur des limites du capitalisme.
Nous devons détruire les mythes capitalistes et identifier les vraies tendences de l'exploitation derrière eux. Au sujet du développement de la technologie de l'information, nous devons rendre clair que le capital (en tant que classe) n'a aucune capacité d'innovation.
Il peut s'affronter à nous, en tant que puissance, tant que nous ne reconaîtrons pas que c'est nous mêmes - et non le capital - qui développons les forces productives à travers notre coopération sociale croissante. De plus, nous devons mettre en avant que la productivité croissante n'offre pas d'échappatoire à la crise capitaliste, mais au contraire la reproduit et l'agrave. Après tout le capital (en tant que valeur) ne peut se développer lui-même qu'en exploitant le travail. C'est pourquoi, les réalisations de la technologie de l'information, le productivité croissante et l'utilisation réduite du travail humain, conduisent à une plus grande quantité d'ennui dans les Call Centers ou sur les unités d'assemblage de cartes électroniques.
Nous devons commencer cette enquête sur les Call Centers parce que les ouvriers sont reconcentrés là, avec une organisation du travail d'un type différent. C'est pourquoi , ils pourraient probablement devenir un foyer central des luttes d'un nouveau type de travailleur. Particulièrement dans notre région, le capital est en train de pousser de plus en plus de force de travail dans les Call Centers plutôt que dans d'autres industries. Nous savons que beaucoup de Call Centers sont aussi en train d'être construits dans d'aute régions européennes, et que les ouvriers de Dublin à Lisbonne y vivrons les mêmes expériences. Nous voyons là une occasion d'enquêter sur le développement à un niveau européen ou mondial. Cela peut être un premier pas vers la compréhension du procès global de recomposition de la classe. Nous voulons appréhender la question de savoir s'il y a une tendence lourde du développement capitaliste et si les possibilités du communisme se profilent derrière la formation d'un nouveau type d'ouvrier.

3. Questions et propositions pour l'enquête
L'enquête révolutionnaire doit viser plusieurs niveaux. Son point de départ est une analyse des lois du mouvement et des contradictions du développement capitaliste. Nous avons besoin d'une vue perçante si nous voulons ouvrir un chemin à travers la jungle des détails, les statistiques et la propagande des directions des Call Center, vivant en même temps nos propres expériences de machines à répondre humaines. Contre cet arrière plan, nos interviews et discussions avec d'autres salariés des Call-centers posera la question de la formation d'une nouvelle subjectivité ouvrière. C'est un processus qui nous conduira jusqu'au point central de l'intervention révolutionaire.
Nous utilisons la structure suivante des questions et propositions comme un premier point de référence pour notre enquête. Pour vous, cela devrait être une incitation pour vos propres contributions:

a) Cycle de l'accumulation
Quelle est la signification des Call Centers dans le cycle complet de l'accumulation du capital dans une entreprise? La place et la fonction, dans le procès de l'accumulation, est importante pour une distinction précise entre les différents Call Centers.
La plupart des Call Centers se situent dans le procès de circulation du capital. Dans le cas où les Call Centers contribuent à une accéleration du temps de rotation du capital sous la forme d'argent et de marchandise, cela contribue-t-il à contrer la tendance à la chute du taux de profit?
D'autres Call Centers agissent comme interface dans l'organisation des fournitures et du transport et c'est pourquoi ils font partie du procès direct de production. Quel effet à la sous-traitance des fonctions de coordination , depuis l'ancien appareil de plannification du capital, sur le procès de production, la composition de classe et la condition des ouvriers?
Contre le mythe de l' "information capital" comme sortie de la crise, nous devons nous demander si les Call centers ne sont pas juste une expression spécifique de la crise du capital qui doit s'échapper dans les zones "non-productives" à faible composition organique du capital, à cause de la productivité croissante de la production et de la grande composition organique du capital dans les usines.
Cela conduit à la question de savoir si beaucoup de Call Centers ne sont juste que des machines subventionnées pour créer des emplois et recréer des emplois dans les régions désindustrialisées, ou juste des moyens de rendre publiques les orientations de service des grandes compagnies? Peuvent ils rester, sans leur propre "profitabilité" et sa signification historique, pour la reproduction du capital?
Comprendre la signification de la fonction des Call Centers dans le cours du développemment capitaliste est important, pour la discussion avec d'autres ouvriers, dans le but de clarifier que leur apparition n'est pas due à un "procès naturel", mais à des relations de production et d'exploitation spécifiques. La signification des Call Centers dans l'accumulation est un facteur pour de possibles développements du pouvoir ouvrier.

b) Région
1) Objectivement le capital concentre les Call Centers dans certaines régions. Quelles stratégies du capital et de l'état repose derrière cela? Les Call Centers agissent commme des "revolving door" à travers lesquelles des masses d'élèves, d'étudiants, de "femmes au foyer", chômeurs, jeunes travailleurs et précaires sont envoyés. Comment cette mobilisation affecte le marché du travail régional?
2) Quelles sortes de raisons matérielles (exceptées les subventions de l'état) reposent derrière les concentrations régionales des Call Centers? L'existence de certains secteurs qui dépendent d'un travail de communication souple et basé sur les réseaux peut être une raison, aussi bien que l'existence d'un prolértariat des Call Center, qui a des capacités spécifiques qui peuvent être exploitées. Quelles sont les raisons de la concentration des Call centers dans des pays comme l'Irlande?
Ce qui nous intéresse particulièrement, c'est lorsque nous trouvons des développements parallèles avec la lutte des classes et lorsqu'il y a un un échange d'éxperiences ouvrières que nous pouvos soutenir.

c) Composition du capital
Est ce que la sous-traitance, la concentration d'un certain nombre d'emplois de bureaux dans les Call Centers, inclus un changement dans la composition du capital? Est ce que la relation entre le capital constant (machines, immeubless etc.) et capital variable (force de travail) a changé profondément? Dans quels secteurs le travail en Call Centers a une fonction? Une première dans le service complet, particulièrement dans le secteur des banques principalement, que la rhétorique du service- et l'orientation vers le client est utilisée pour informer le personnel que la création des Call centers n'est rien qu'une étape de transition vers une plus large restructuration et recomposition attaquant les ouvriers (rationalisation du "soin" au client, "taylorisation" du travail de bureau, attaque sur les standards (de travail) négociés des ouvriers de branche, déqualification, conversion au commerce électronique).

d) Composition technique de classe
A première vue, il est évident que une force de travail à prédominance jeune, flexible et féminine est en train d'être exploitée dans les Call Centers, souvent pour de courtes périodes. Le capital a des difficultés à accélérer et manipuler les qualifications sociales nécessaires de cette force de travail (capacités à tenir le stress, communication etc.) dans un certain formalisme professionel.
Selon nos expériences, les directions capitalistes nont pas trouvé la solution qui leur permette d'organiser les flux complexes de travail dans les Call Centers. Cela dépend de l'auto-qualification des ouvriers au sein du procès de travail. Est ce que l'encadrement sera capable de s'approprier cette connaissance des ouvriers? Pourra-t-il se servir de cette connaissance, la proclamer sienne, et l'utiliser pour s'opposer à la force de travail avec l'image d'une nouvelle profession? Il y a une tendance vers la standardisation de la formation des travailleurs des banques et de l'administration dans les Call Centers. Cela est possible à cause des équipements techniques qui distribuent l'information. C'est pourquoi les périodes de formation peuvent être diminuées, ce qui est une condition nécessaire pour la rotation accélérée de la force de travail et la raison pour une "prolétarisation" accrue des employés.
La majorité des Call Centers ne demande pas des qualifications "spécifiques". Dans le service de commande, on trouve principalement des femmes travaillant pour des très bas salaires. Dans d'autres Call Centers, les techniciens hommes répondent, par exemple, à des questions sur des problèmes complexes de programmation d'ordinateurs. La division sexuée du travail est maintenue ici, tandis qu'elle disparaît apparament dans beaucoup d'autres Call Centers.
Nous devons savoir si les différentes conditions conduisent à un comportement commun des exploités. Où de nouvelles possibilités pour des luttes collectives se développent?

e) Organisation du travail

1. Concentration
L'atomisation spatiale souvent mentionnée de la force de travail à travers la technologie de l'information n'a pas trouvé place dans les Call centers. Au contraire, de nouvelles concentrations de travailleurs ont été créées. Nous devons trouver pourquoi le capital s'appuie sur ces concentrations bien qu'il en connaisse les dangers.
Une question est de savoir si les dépenses en capital constant peuvent être diminuées grâce à la concentration des travailleurs. C'est plus important de savoir si le capital repose sur la coopération (informelle) des ouvriers afin de garder compétitif l'appareil technique et rendre le flux de travail plus productif - par comparaison avec ce qui est possible avec une force de travail isolée spatiallement.

2. Division du travail et coopération
Est-ce que les tavailleurs des Call Center font partie d'un procès de travail divisé qui s'étend au delà des Call Center (i.e. ne parlant pas seulement des "clients" mais, par exemple, obtenir et transmettre des informations ou organiser le transport des fournitures et matériels)?
Y-a-t-il une division du travail et une coopération au sein des Call center et comment s'organise-t-elle? Ici nous devons distinguer entre la coopération "officielle" (après formation) à travers l'organisation du procès de travail et la coopération "informelle" (improvisée) qui est organisée apr les travailleurs eux-mêmes.
Ces questions sont importantes parce qu'elles nous emmènent vers la dépendance du capital sur la force de travail et de plus nous permettent de comprendre la puissance d'une possible lutte ouvrière organisée.

3. Machines
Est-ce que le téléphone- et les équipements informatiques sont des machines capitalistes? N'importe quel travailleur des Call center peut expliquer comment les moyens de production représentent des moyens de contrôler son travail en même temps que les appels sont statistiquement analysés et surveillés. Est-ce que les équipements techniques médiatisent la coopération entre travailleurs et donc peuvent-ils être considérés comme de la puissance du capital?
Comment le capital s'approprie le savoir-faire des ouvriers et l'utilise pour de prochains développements techniques des machines? Dans beaucoup de Call Centers, les ouvriers ne sont juste que des interfaces humaines entre le téléphone- et le système informatique. Peuvent-ils être techniquement remplacés par l'expansion des sytèmes internet et de messageries vocales?
En tant que révolutionnaires nous devons chercher comment les ouvriers utilisent leur moyens de production dans le but de gagner un certain contrôle sur le procès de travail et comment c'est possible de s'approprier les moyens de production comme une arme et un moyen d'organisation des luttes (par exemple, l'intranet comme "comité de grève virtuel").

4. Hiérarchie
A première vue; il n'ya que peu de niveaux hiérarchiques dans les Call Centers à cause de la division du travail réduite et des petites différences de qualification. Pour quelles raisons, le capital doit établir une hiérarchie dans le but de pousser à des divisions et à favoriser les promotions (e.g. différence d'ancienneté, contrats de travail, horaires de travail plein temps/mi-temps ; tout ce pourquoi il y a des différences de salaires).
Dans les usines, les directions capitalistes doivent expliquer la hiérarchie en présentant le procès de production et la nécessité de devoir l'organiser. Comment la hiérarchie obtient sa légitimité dans les Call Centers? Quelles fonctions "productives" et d'encadrement remplit-elle?
Quel rôle les conseils d'entreprises et les syndicats jouent-ils au sein de l'ordre capitaliste? Quels difficultés ou intérêts ont-ils à organiser la force de travail qui, à cause de sa mobilité, est dure à représenter dans les structures syndicales (basées sur les catégories professionelles)? Il n'y a pas de doute que les syndicats présentent leurs campagnes de mobilisation dans les Call Centers comme venant elles-mêmes de la base et qu'ils (doivent) souvent prétendre être l'auto-organisation des ouvriers.

5. Horaires de travail et salaires
Les Call Centers sont considérés comme des champs d'expérimentation pour développer des modèles d'horaires de travail et salaires. Le travail en équipes dans les Call Centers - et le travail du dimanche - est en train d'être étendu aux catégories des "cols blancs". La standardisation des tâches de travail rend possible la mesure de la performance individuelle et ouvre la voie à l'introduction du "salaire aux pièces", comme dans les usines, dans les emplois de bureau. Nous savons qu'il y a des conflits entre la direction et les ouvriers autour de ces problèmes. Nous devons les analyser de façon critique. Les revendications d'augmentations de salaires, par exemple, conduisent les Call Centers des banques à l'introduction de salaires basés sur la performance et à de fréquents tests de performance. De cette façon, une hiérarchie des salaires, qui n'existait pas au début, a été finalement adoptée.

f) L'organisation du travail et le produit
Quel est le travail présent des ouvriers des Call Centers? Quelles fonctions et responsabilités peuvent-ils/elles avoir, en plus du travail "officiel", de façon à accomplire leur travail? En faisant ainsi, améliorent-ils le flux de travail en terme de gestion? Quelles capacités développent-ils et comment le capital les utilisent?
Quelle signification le "travail immatériel" et son "produit" ont ils dans ce sens? Comment la valeur peut-elle être incluse dans un produit "immatériel"? Comment peut-elle absorber le travail humain et de cette façon augmenter le capital? Dans les usines, le travail de centaines d'ouvriers est inclus dans le produit fabriqué. Ils voient donc actuellement le produit comme le résultat de leur coopération. Comment cette relation se manifeste-t-elle, si le produit est de l'information ou la satisfaction du client?
Cette question de la méthode de travail nous mène à la base présente de la subjectivité des ouvriers, la question de comment voient-ils leur travail, leur relation productive, leur entreprise.

g) La subjectivité de l'ouvrier

1. Activité présente sur le lieu de travail
Quelle relation les ouvriers ont avec ce qu'ils font au travail? La direction capitaliste clame, d'un côté qu'elle veut une bonne qualité ("procès de travail"), d'un autre côté qu'elle est principalement intéressée par la quantité ("procès de création de la valeur"). Comment les ouvriers se débrouillent-ils avec cette contradiction? Est-ce qu'ils veulent faire un "bon travail" pour un bon produit? Comment réagissent-ils à l'intensification du travail? Qu'aiment-ils dans le travail? Comment se débrouillent-ils avec le stress? Que pensent-ils de la hiérarchie? Quels moyens développent-ils pour éviter le travail? Que pensent-ils de leur travail ou de leur métier? Est-ce que la mobilité fait aussi partie de leur propre volonté?

2. Cohérence parmi les ouvriers
Coment les ouvriers voient-ils la cohérence entre eux? Le Capital rassemble des travailleurs isolés d'origine différente et doit les faire coopérer. Quelle sorte de relation se développe entre ces ouvriers quand ils sont forcés de travailler ensemble? Qu'est-ce qui divise les ouvriers et qu'est-ce qui les rassemble? Comment trouvent-ils ensemble des solutions pour les problèmes quotidiens créés par la divison du travail? Est-ce qu'ils voient des possibilités, au sein de ce procès, de transformer la coopération environnante en une base de leur propre pouvoir contre le capital?

3. Société
Comment les travailleurs des Call Center relient leur travail avec la reproduction de la société? Quel sens voient-ils dans leur travail et dans le produit en connexion avec la reproduction et les besoins de la société? Que pensent-ils de "l'idéologie du service"? Comment se perçoivent-ils eux-mêmes au sein du développement de la société? Comment assument-ils ce développement?
Cette relation entre la perception de l'activité propre en tant que travailleur collectif d'un côté, et la référence au travail et au développement au niveau de la société d'un autre côté, révèle comment le "désir du communisme" se manifeste pratiquement aujourd'hui.

4. Discussion et organisation des ouvriers
Nous devons collecter les expériences présentes d'exploitation, les discussions en cours, les conflits et les tentatives d'organisation, nous devons les critiquer et les développer plus avant.

h) Grèves et luttes
Quelle expérience de lutte ont dores et déjà les travaileurs Call Centers? Quelels tendances révolutionnaires reposent dans ces conflits? Quelles formes d'organisation apparaisent? Nous voulons, par exemple, étudier le conflit à la Citibank dans la Ruhr, en Allemagne, où à la fin de 1998 les travailleurs ont commencé une grève contre la sous-traitance d'un Call Center central et la réduction de salaires résultante et la détérioration d'autres conditions de travail.

i) Pouvoir ouvrier et communisme
Nous étudions les Call Centers dans le but d'analyser quelles bases pour le pouvoir ouvrier et l'auto-organisation révolutionnaire peuvent exister. En discussion avec les ouvriers, nous devons identifier quelles tendances communistes sont aujourd'hui cachées sous ou restent derrière la dégoûtante rhéorique de la "société de l'information et du service". Comment les ouvriers reconnaissent le fait que le travail capitaliste se répend de plus en plus dans toutes les sphères de la vie? Que pensent-ils de la prolétarisation toujours croissante et de la dépendance du travail, au niveau de la société, qui pour nous ressemble à la " société de service "? Ont-ils des idées d'une autre sorte de formation sociale qui ne feraient pas de nous des nouveaux "serviteurs"? Comment estiment-ils le développement des technologies de l'information qui pourrait permettre une coopération des travailleurs à un nouveau niveau? Que signifie que l'information peut être transférée vers toutes les régions du globe? Qu'à travers le développement des forces productives, la contribution d'un travailleur individuel à la création d'un produit est de moins en moins mesurable et apparente et que, c'est pourquoi , la base du capitalisme disparaît graduellement? De plus, voient-ils quelques occasions d'utiliser les "technologies de l'information" dans la lutte de classes contre ses applications capitalistes et dans cette direction dépasser la séparation des producteurs et de la connaissance de la production comme base du (et de la division du) travail?

4. Etapes suivantes et appel
Dans un avenir proche, nous voulons organiser collectivement les étapes indiquées ci-avant de la recherche (discussion politique, analyse des matéiaux d'information, interviews avec d'autres ouvriers etc.). Nous voulons en tirer une thèse plus détaillée qui puisse servir de base pour la discussion ouvrière et pour des décisions au sujet d'une intervention.
Nous voulons que vous preniez part à ce débat et à cette recherche - au mieux avec des contacts et une information directs. Ce texte est un appel pour intensifier la discussion sur l'organisation révolutionnaire et pour faire circuler les matériaux et expériences rassemblés. Vous trouverez un questionnaire attaché que vous pouvez utiliser dans des interviews avec des collègues ou des camarades qui travaillent dans des Call Centers.

Faites circuler ce texte à d'autres collectifs, écrivez et rencontrez nous!

En plus de l'allemand, nous pouvons parler, polonais et turc correctement. Nous pouvons aussi lire les contributions en français, en espagnol et en italien. Néanmoins, vous devez écrire et faire circuler des textes en anglais (ou en allemand), si possible, parce que autrement nous serions submergés apr les problèmes de traduction.
Nous vous souhaitons passion et force inpour les luttes à venir!

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