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Après l'échec de la manifestation internationale,
l'OMC peut travailler tranquille...
Publié mardi 18 octobre 2005 • rebellyon.info

A Genève ce samedi 15 octobre, une manifestation prétendait « stopper l'emprise des multinationales à l'OMC ». Elle n'a pu réunir qu'un millier de personnes, illustrant désespérément l'impuissance actuelle des altermondialistes.

Le réseau militant lyonnais s'était pourtant plutôt bien mobilisé à l'occasion du conseil général de l'Organisation Mondiale du Commerce, qui se tiendra dans la semaine à Genève. Répondant à l'appel de l'Alliance Genevoise des Peuples, ce sont quatre bus qu'un groupe assez divers d'organisations locales avaient affrétés, auxquels s'ajoutaient plusieurs dizaines de personnes organisées en covoiturage. Parmi elles, un groupe avait même prévu d'animer la manifestation au son de la musique techno, funk et autres surprises sorties du Sound System qu'elles entendaient placer au cœur de la ville banquière. Il s'agissait, alors que les négociations continuent entre les dirigeants de la planète pour libéraliser les services, mais aussi l'agriculture ou encore la propriété intellectuelle, d'adresser un signal fort à Peter Mandelson, nouveau représentant unique de l'Union Européenne à l'OMC.

Pour les premièr-e-s arrivé-e-s devant le siège de l'organisation visée, ce fut vite la désillusion : quelques centaines de personnes seulement étaient regroupées avenue de la Paix, en train d'écouter tranquillement des discours. Si les bus avaient bien voyagé, il n'en était pas de même pour les groupes plus isolés. « Vos pneus sont trop lisses, monsieur » : le camion chargé de matériel sonore était bloqué près de Nantua, sans que l'on sache si cette inattendue mesure de sécurité était due à la manifestation ou pas. Quant aux sympathiques anarchistes suisses, elles et ils s'étaient fait confisquer leur banderole et leurs drapeaux, au motif que « ceci est du matériel de black block ».

Pour une fois, le dispositif policier semblait léger. Quelques agents de l'ordre gardaient l'entrée du bâtiment sur une dizaine de mètres, tandis que les grilles du jardin n'étaient pas protégées. Les renforts, probablement présents en nombre, n'auront pas eu à se montrer. Les manifestant-e-s sont en effet resté-e-s à quelques mètres des petites barrières, montrant symboliquement que jamais ils et elles ne franchiraient les grilles pour aller s'opposer à la tenue des prochaines négociations. Comble du défaitisme, le cortège s'animait bientôt, mais pour quitter l'avenue de la Paix, laissant derrière lui l'OMC et ses délégué-e-s au travail ! Ce parcours, fruit des négociations avec le pouvoir local, peut mieux se comprendre si l'on repense aux violences contre les symboles du capital et à la violence policière qu'avaient déjà occasionné des évènements alters à Genève.

Le cortège, coloré mais assez triste, a donc défilé tranquillement dans les rues genevoises, évitant l'hyper-centre malgré une tentative de déviation du parcours par quelques personnes vêtues de noir. Elles ont vite été dissuadées, par des personnes cette fois-ci vêtues de...bleu, cependant sans violence. Quelques hispanophones donnaient un léger aspect international, mais le gros des troupes était bel et bien français, avec une forte importance d'ATTAC, et quelques dizaines de militant-e-s de la LCR.

Arrivés à destination, les bus attendaient les manifestant-e-s, qui eurent droit à une série de discours très internationaux. Ainsi un leader syndical paysan asiatique tenta d'exhorter la 'foule' avant Hong-Kong, ou l'OMC tiendra bientôt sa conférence interministérielle. Espérons que les paysan-ne-s locaux sauront se mobiliser pour mettre la pression sur leurs représentants, car samedi soir, Peter Mandelson a du dormir sur ses deux oreilles.

Mathieu.

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