U.R.F.I.G.
(Unité de Recherche, de Formation et d'Information sur la Globalisation)

[Photos: ATTAC]

Tel Paris: 06 87 88 90 67
Tel Brussels : 0 478 913 812

After Nice: When Opacity and Neo-liberalism Shape Europe

(français: Après Nice: Une Europe encore plus Opaqueet plus Néo-Libéale )

back to Nice Reports

  1. The voice of tens of thousands of persons demanding a citizen-minded Europe has not been heard by the Chiefs of states and governments who met in Nice from the 7 to the 11 December. Quite to the contrary. The European Union has proven to be a faceless Europe.
  2. Once again, European decisions have been characterised by a two-lane approach. When responding to the expectations of the business world, the decisions taken have been firm, demanding an imperative and immediate application. The decisions taken with regards to the rights of citizens and workers have been vague and facultative and postponed. As an example, the European public limited company has been created. And yet, the social agenda for Europe remains a mere list of intentions and the directive concerning the information and consultation of workers in private business is yet unfinished.
  3. Political decisions henceforth require a triple majority (a 73,4 percent majority vote is now required at the Council of Ministers from a majority of countries, a majority which has to represent 62 percent of the Union's population). This requirement is in itself paralysing and will, almost mechanically, reinforce the technocratic system of decision making. The quest for votes to reach a majority will lead to an increased role of committees, including the 133 Committee. More than ever, European decision-making methods will be characterised by their opacity. More than ever, those who will benefit first and foremost from such a system will be the lobbies.
  4. It should, however, be noted that decisions concerning the European Union's foreign trade policy have not yielded the results anticipated by the Trade Commissioner, Mr. Pascal Lamy. Since the beginning of this year, he has been campaigning in favour of a revision of article 133 of the Treaty, so as to change the requirement of unanimity for all decisions regarding investments, intellectual property rights and services to a qualified majority system, as is currently the case for decisions taken in all other trade areas. He has not obtained satisfaction with regards to investment policy. The European Court of Justice's 1994 opinion, imposing a consensus with regards to such matters, remains applicable. On the other hand, he has obtained complete satisfaction with regards to intellectual property rights. Indeed, he has received what can be described as a blank cheque to satisfy businesses demanding the possibility to patent life and to practice bio-piracy. In the trade in services area, Member states only withhold a right to veto with regards to human health, education and cultural services. The door is thus left wide open for the liberalisation of all other services, even if a majority is, under the new system, more difficult to reach.These services will no longer be protected by national vetoes. This means that, environmental (water) and energy services, for example, can easily fall to the hands of private interests. The consequence is that national governments have a greater responsibility in the negotiations engaged at the WTO relating to the services sectors (GATS), negotiations which have shown to be prone to extremely strong neo-liberal pressures. This means that national parliaments will have to be uncommonly vigilant and beyond reproach.
  5. Even if a certain number of the European Commission's neo-liberal expectations have not been fulfilled, the overall picture remains much the same. After Nice, Europe is even less decipherable, even less transparent and even less democratic than before. Nineteenth century liberalism has made new progress. After Maastricht and after Amsterdam, Nice ostentatiously confirms that the idea of a united Europe is but a free-trade project and a negation of the very values it so often puts forth. Democratic concerns are obscured by both, the evident strengthening of the means by which the business world can impose itself and the decisions taken by an increasingly powerful technocracy with regards to deregulation. The time has come to demand that national parliaments be granted a right of control with regards to the functioning of European institutions. The time has come to demand a European Parliament invested with a power of control and initiative worthy of a parliamentary institution. In short, the time has come to demand that any new steps taken in the direction of European integration be preceded by a radical democratisation of European institutions. A general debate on the European Union's orientations is more than needed and is possible in view of the ratification procedure required to adopt the Treaty of Nice. National Constitutions allowing, this procedure should include a referendum. In all other cases, parliamentarians should demand hearings allowing civil society to participate in the procedure.

 

back to Nice Reports


Raoul Marc JENNAR, Unité de Recherche, de Formation et d'Information sur la Globalisation (URFIG), Danielle MITTERRAND, France Libertés Fondation Danielle Mitterrand, Agnès BERTRAND, Institut pour la Relocalisation de l'Economie (IRE), Marie-Jeanne BERNA, CCOMC-NEMOURS, Laurence KALAFATIDES, CCOMC-GARD, Etienne VERNET, ECOROPA

 


U.R.F.I.G.
(Unité de Recherche, de Formation et d'Information sur la Globalisation)

Tél Paris: 0 687 88 60 97
Tél Bruxelles: 0 478 913 812

APRES NICE :
UNE EUROPE ENCORE PLUS OPAQUEET PLUS NEO-LIBERALE !

  1. La voix des dizaines de milliers de personnes réclamant une Europe citoyenne n'a pas été entendue par les Chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Nice du 7 au 11 décembre. Que du contraire! Plus que jamais, l'Union européenne est une Europe sans visage.
  2. Une nouvelle fois, les décisions européennes se caractérisent par une approche à deux vitesses: des décisions fermes, impératives et d'application immédiate lorsqu'il s'agit de répondre aux attentes du monde des affaires; des intentions vagues, facultatives et différées dans le temps lorsqu'il s'agit des droits des citoyens et des travailleurs. Un exemple: la société anonyme européenne est créée, mais l'agenda social européen reste un catalogue d'intentions; mais la directive sur l'information et la consultation des travailleurs dans l'entreprise reste quant à elle en chantier.
  3. L'exigence d'une triple majorité (toute décision devra être appuyée par une majorité d'Etats, cette majorité devra réunir 73,4% des voix au Conseil des ministres et elle devra représenter 62% de la population de l'Union) pour la prise de décision politique est à ce point paralysante qu'elle va se traduire, quasi mécaniquement, par un renforcement des modes de décision technocratiques. La recherche de majorités va amener les comités — dont le comité 133 — à jouer un rôle accru. Plus que jamais, l'opacité va caractériser les méthodes européennes de décision. Plus que jamais, les lobbies en profiteront.
  4. On notera toutefois que les décisions relatives au commerce extérieur de l'Union européenne n'ont pas débouché sur les résultats escomptés par le Commissaire au commerce, M. Pascal Lamy. Il faisait campagne, depuis le début de cette année, pour réviser l'article 133 du traité et obtenir qu'en matière d'investissements, de droits de propriété intellectuelle et de services, les décisions se prennent, comme dans les autres domaines relatifs au commerce, à la majorité qualifiée et non plus à l'unanimité. Il n'a pas obtenu gain de cause sur les investissements et l'avis de 1994 de la Cour Européenne de Justice, imposant le consensus en la matière, demeure d'application. Par contre, il a obtenu totale satisfaction sur les droits de propriété intellectuelle et reçoit de ce fait un chèque en blanc pour satisfaire les entreprises qui réclament la possibilité de breveter le vivant et de pratiquer la bio-piraterie. Dans le domaine des services, les Etats ne gardent un droit de veto qu'en ce qui concerne les services sociaux et de santé humaine, les services d'éducation et les services culturels. Dans les autres secteurs, une majorité, même si elle est plus difficile à atteindre qu'avant Nice, pourra donner le feu vert à leur libéralisation. Ces services qui ne sont pas protégés par le droit de veto — services dans les domaines de l'environnement (l'eau), de l'énergie, par exemple - pourront être livrés aux intérêts privés, si on n'y prend garde. Ce qui confère aux gouvernements nationaux la plus grande responsabilité dans les négociations relatives aux services engagées à l'OMC où la pression néo-libérale est extrêmement forte. Ce qui impose aux parlementaires nationaux une vigilance sans faille.
  5. Quelques freins mis aux attentes des néo-libéraux de la Commission européenne ne contrarient pas un constat général: après Nice, l'Europe est encore moins lisible, moins transparente, moins démocratique et la restauration du libéralisme du XIXe siècle a fait quant à elle de nouveaux progrès. Après Maastricht, après Amsterdam, Nice confirme avec éclat que l'idée européenne est réduite à un projet libre-échangiste qui est la négation même des valeurs si souvent mises en avant. Les préoccupations démocratiques sont faibles tandis que se renforcent les moyens d'action des milieux d'affaires et les dérégulations décidées par une technocratie de plus en plus puissante. Il est temps de réclamer un droit de contrôle permanent des parlements nationaux sur le fonctionnement des institutions européennes. Il est temps de réclamer pour le Parlement européen des pouvoirs de contrôle et d'initiative législative dignes d'une institution parlementaire. En un mot, il est temps d'exiger que toute nouvelle étape dans l'intégration européenne soit précédée d'une démocratisation radicale des institutions européennes. Un débat général sur les orientations de l'Union européenne s'impose. La procédure de ratification du "traité de Nice" en fournit l'occasion. Là où la Constitution l'autorise, cette procédure devrait emprunter la voie du référendum; là où elle ne le permet pas, les parlementaires devraient exiger qu'il soit fait appel, avant toute ratification, à des auditions des composantes de la société civile.

 

retour aux Rapports de Nice


Raoul Marc JENNAR, Unité de Recherche, de Formation et d'Information sur la Globalisation (URFIG), Danielle MITTERRAND, France Libertés Fondation Danielle Mitterrand, Agnès BERTRAND, Institut pour la Relocalisation de l'Economie(IRE), Marie-JeanneBERNA, CCOMC-NEMOURS, Laurence KALAFATIDES, CCOMC-GARD, Etienne VERNET, ECOROPA


Nice2000
PGA