Pour l'Entente, le FSL est coupable
Paru le : 12 juin 2003 http://www.lecourrier.ch/Selection/sel2003_496.htm

ANTI-G8 · Les partis de droite ont déposé, hier, quatre résolutions et une motion condamnant le FSL, en particulier Eric Decarro et Olivier de Marcellus.

VIRGINIE POYETTON

« Notre constat est le suivant: les manifestations anti-G8 sont la conséquence de la dérive de la société vers un excès de permissivité. Ce que la gauche appelle le respect des libertés fondamentales. Les responsables de cette catastrophe sont les organisateurs de la manifestation anti-G8 et la gauche genevoise en général par leurs attitudes belliqueuses et leur langage guerrier. » Réunie hier pour une conférence de presse, l'Entente s'en est directement prise au Forum social lémanique (FSL) et plus particulièrement à Eric Decarro et Olivier de Marcellus pour dénoncer les débordements de la manifestation anti-G8 du 1er juin.

« Decarro se pavane et De Marcellus justifie la présence de la violence dans les mouvements altermondialistes. » Pour Pierre Kunz, député radical, il est inadmissible que des fonctionnaires assument aussi un rôle d'organisateur. Dans une résolution déposée hier au Grand Conseil, l'Entente demande l'ouverture d'une enquête administrative sur « les déclarations de responsables du FSL, fonctionnaires de l'Etat de Genève. »

RÉSOLUTIONS ET MOTIONS

Les partis de droite demandent au Conseil d'Etat de vérifier si les déclarations des organisateurs sur la violence et la désobéissance civile ne sont pas à l'origine des émeutes et de la casse. Des slogans comme « Bush=assassin » ou « G8=8 salopards » sont jugés trop agressifs et incitateurs.

Plus précisément, la droite critique la capacité d'encadrement des organisateurs. Elle exige que soient établis les manquements du service d'ordre du FSL qui « a été dépassé par l'ampleur du comportement violent de certains manifestants » pour que, dorénavant, le gouvernement s'assure « de la compétence, de l'efficacité et du professionnalisme du service d'ordre interne » des manifestations.

Quant à une éventuelle critique des pratiques de la police genevoise, l'Entente reste muette. Elle dit attendre les rapports des observateurs et des autorités. « Il fallait d'abord dénoncer ce qui devait impérativement l'être. » Les partis de droite n'émettent aucun doute sur les activités des forces de l'ordre. « La police savait ce qu'elle avait à faire, mais elle a été empêchée par les dérapages du FSL, des députés et des conseillers d'Etat socialistes », relève Olivier Jornot, président du Parti libéral.

Finalement, les partis de l'Entente estiment que le Conseil d'Etat a commis une erreur en faisant confiance au FSL. « Nous aurions aimé avoir un Conseil d'Etat uni s'exprimant d'une seule voix, mais il a fait défaut », regrette Olivier Jornot.

Deux autres résolutions et deux motions ont par ailleurs été déposées. Elles demandent que les forces de l'ordre soient officiellement remerciées, que les demandes d'indemnisation des commerçants soient rapidement traitées et qu'une attitude beaucoup plus stricte soit adoptée dans l'octroi ou le refus des autorisations de manifester, que l'attitude de certains observateurs parlementaires de gauche, qui auraient abusé de leur rôle et empêché le travail de la police, soit publiquement condamnée.

Les socialistes réclament un bilan complet

Le Parti socialiste genevois est partout. Il a vécu de près les épisodes violents qui se sont déroulés en marge des manifestations contre le sommet du G8 à Evian. La formation politique a en effet des représentants tant dans le Forum social lémanique, organisateur des mobilisations du 1er juin, qu'au sein du Parlement et des autorités exécutives du Conseil d'Etat. Par ailleurs, des militants socialistes figuraient parmi le service d'organisation de la grande manifestation du dimanche, dans le Legal Team et le staff d'observateurs parlementaires mis en place pour le week-end de contestation. Le parti donne donc un avis sur tous les sujets et a livré, hier, un bilan synthétique de ces quelques jours en trois pages.

L'ensemble des réflexions socialistes sont concentrées dans une motion déposée devant le Grand Conseil et qui demande un « bilan circonstancié » de « l'impact » du G8 pour Genève. Dans ce but, une commission parlementaire aux « pouvoirs d'investigation étendus » devrait être instaurée si la demande socialiste trouve une majorité au Législatif. L'action de « l'ensemble des acteurs » - Conseil d'Etat, police, pouvoir judiciaire, organisateurs de la manifestation, observateurs indépendants - devrait ainsi passer au crible des enquêteurs, explique Véronique Pürro, députée des roses.

RÉVISER LA LOI SUR LA POLICE

Se défendant d'être polémique dans ce texte, l'élue pointe tout de même de « graves dysfonctionnements » de la police et son « incapacité à éviter les actes violents ». Des « problèmes internes de coordination et de communication du Conseil d'Etat » sont aussi montrés du doigt. Plus largement - « et plus grave », relève Mme Pürro dans sa présentation - les événements ont démontré « une perte de contrôle des autorités politiques sur la police » ainsi qu'un « malaise important » et des « luttes de pouvoir » au sein de cette dernière.

Pour comprendre ces dérives et éviter leur répétition, il faut « tirer les leçons pour l'avenir », conclut le texte socialiste. Afin de ne pas anticiper sur ces résultats, il s'agit, propose la motion, de « mettre en attente » les nominations des chefs de la police et de la gendarmerie. Enfin, les conclusions de l'enquête parlementaire devront se concrétiser dans une « révision complète de la loi sur la police » afin d'instaurer des garde-fous structurels aux problèmes révélés durant cette crise.

En parallèle, les socialistes soutiendront la motion émanant des trente observateurs parlementaires dépêchés sur les lieux des conflits. Ce texte de la gauche et d'une partie des démocrates-chrétiens demande également au gouvernement d'établir un « bilan complet » et des « recommandations » pour améliorer l'organisation de la police. Une dizaine de questions précises sont en particulier soulevées, basées sur le rapport de 100 pages déposé hier au Grand Conseil, lequel comprend les fiches d'observation des faits relevés sur le terrain par les 30 députés.

Les socialistes réclament un bilan complet

Le Parti socialiste genevois est partout. Il a vécu de près les épisodes violents qui se sont déroulés en marge des manifestations contre le sommet du G8 à Evian. La formation politique a en effet des représentants tant dans le Forum social lémanique, organisateur des mobilisations du 1er juin, qu'au sein du Parlement et des autorités exécutives du Conseil d'Etat. Par ailleurs, des militants socialistes figuraient parmi le service d'organisation de la grande manifestation du dimanche, dans le Legal Team et le staff d'observateurs parlementaires mis en place pour le week-end de contestation. Le parti donne donc un avis sur tous les sujets et a livré, hier, un bilan synthétique de ces quelques jours en trois pages.

L'ensemble des réflexions socialistes sont concentrées dans une motion déposée devant le Grand Conseil et qui demande un « bilan circonstancié » de « l'impact » du G8 pour Genève. Dans ce but, une commission parlementaire aux « pouvoirs d'investigation étendus » devrait être instaurée si la demande socialiste trouve une majorité au Législatif. L'action de « l'ensemble des acteurs » - Conseil d'Etat, police, pouvoir judiciaire, organisateurs de la manifestation, observateurs indépendants - devrait ainsi passer au crible des enquêteurs, explique Véronique Pürro, députée des roses.

RÉVISER LA LOI SUR LA POLICE

Se défendant d'être polémique dans ce texte, l'élue pointe tout de même de « graves dysfonctionnements » de la police et son « incapacité à éviter les actes violents ». Des « problèmes internes de coordination et de communication du Conseil d'Etat » sont aussi montrés du doigt. Plus largement - « et plus grave », relève Mme Pürro dans sa présentation - les événements ont démontré « une perte de contrôle des autorités politiques sur la police » ainsi qu'un « malaise important » et des « luttes de pouvoir » au sein de cette dernière.

Pour comprendre ces dérives et éviter leur répétition, il faut « tirer les leçons pour l'avenir », conclut le texte socialiste. Afin de ne pas anticiper sur ces résultats, il s'agit, propose la motion, de « mettre en attente » les nominations des chefs de la police et de la gendarmerie. Enfin, les conclusions de l'enquête parlementaire devront se concrétiser dans une « révision complète de la loi sur la police » afin d'instaurer des garde-fous structurels aux problèmes révélés durant cette crise.

En parallèle, les socialistes soutiendront la motion émanant des trente observateurs parlementaires dépêchés sur les lieux des conflits. Ce texte de la gauche et d'une partie des démocrates-chrétiens demande également au gouvernement d'établir un « bilan complet » et des « recommandations » pour améliorer l'organisation de la police. Une dizaine de questions précises sont en particulier soulevées, basées sur le rapport de 100 pages déposé hier au Grand Conseil, lequel comprend les fiches d'observation des faits relevés sur le terrain par les 30 députés.

MICHEL SCHWERI


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