[D Les casseurs étaient Bernois, selon le chef de la police | 10/6/2003

Les casseurs étaient Bernois, selon le chef de la police (10/06/2003)
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S.D. ET AGENCES

Selon Christian Cudré-Mauroux, chef de la police ad intérim, une grande partie des casseurs qui ont sévi en ville samedi 31 mai étaient bernois. "Ils ont reproduit un mode opératoire habituel en Suisse alémanique. Mais ils ont été aussi aidés par des poissons-pilotes locaux", explique-t-il dans une interview accordée à dimanche.ch. Evoquant un "véritable raid", il ajoute, interrogé sur la présence policière au centre-ville ce soir-là, qu'"une dizaine de policiers se sont confrontés immédiatement à la centaine de casseurs. Ils auraient pu réagir, mais le rapport numérique leur était très défavorable. Des renforts sont arrivés un quart d'heure plus tard."

"Intervention politique malvenue"

En revanche, le chef de la police se reproche d'avoir cédé, lundi soir sur le pont du Mont-Blanc, en laissant partir les manifestants sans les contrôler. Il critique une intervention politique "malvenue", qui a "retardé notre action jusqu'au moment où elle n'était plus possible", à cause du rassemblement des badauds. "Les manifestants se sont sentis légitimés dans leur refus d'obtempérer." Le lendemain, mardi, les policiers seraient tombés, selon lui, "sur les mêmes personnages que les jours précédents. Il fallait une intervention en force pour briser cette spirale infernale de manifs".

Enfin, le chef de la police regrette les dégâts, tout en estimant qu'ils "restent dans le domaine des risques tolérables". Il souligne que le souci primordial de la police, dont les cadres ont été "traumatisés par l'affaire de la balle marquante le 29mars", a toujours été d'éviter qu'il y ait un mort ou un blessé grave. Selon lui, "pour la première fois depuis deux ans dans le cadre d'une manifestation altermondialiste, on est sorti d'une spirale de violence grandissante".

Le G8 sur un bateau ou sur une île

Le responsable des négociations avec les manifestants durant le sommet, Peter Arbenz, estime quant à lui qu'il n'était pas raisonnable d'organiser le G8 à proximité de grandes villes. "Les membres du G8 auraient tout aussi bien pu se réunir sur un bateau ou sur une île, où le dispositif de sécurité n'aurait pas été si important et où il n'y aurait pas eu autant de dégâts collatéraux", a-t-il expliqué à la radio alémanique.

Enfin, le photographe britannique Guy Smallman, blessé le 1erjuin à la jambe par une grenade assourdissante et qui a dû subir deux interventions chirurgicales, a refusé samedi la visite de la conseillère d'Etat Micheline Spoerri. La responsable du Département de justice, police et sécurité du canton de Genève s'était rendue aux Hôpitaux universitaires de Genève pour lui rendre visite "à titre personnel et humanitaire".


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