Emeutes à Genève: 41 personnes arrêtées (05/06/2003)
http://www.tribune.ch/accueil/dossiers/titre_dossier/article/index.php?Page_ID=5340&article_ID=16608

Le procureur général assure qu'il donnera aux délits et aux crimes commis une « réponse adéquate et sévère ».

SOPHIE DAVARIS

En marge des manifestations du G8, la police genevoise a interpellé 112 personnes, qui ont été relâchées après une fouille et un contrôle d'identité. Dimanche soir, elle en a contrôlé 300 à l'Usine. Pour toute la période, 41 personnes ont été arrêtées et conduites à la prison de Champ-Dollon, hormis 9 mineurs emmenés à la Clairière.

"Les infractions sont diverses", note le procureur général Daniel Zappelli, qui ajoute que la justice s'était préparée à de nombreuses interpellations. Vol, violation de domicile, dommage à la propriété, émeute, violence et menace contre fonctionnaire, incendie intentionnel. Quelles sont les sanctions encourues? L'emprisonnement (de trois jours à trois ans) pour les dommages à la propriété, la violation de domicile et l'émeute. L'emprisonnement ou l'amende pour les violences et les menaces contre des fonctionnaires. L'emprisonnement, ou la réclusion jusqu'à cinq ans, pour le vol. Enfin, la réclusion, d'une année à vingt ans, pour l'incendie intentionnel (l'emprisonnement si le dommage est de peu d'importance).

"Les peines seront fixées en fonction des antécédents de la personne, du mobile et des circonstances", précise le procureur général Daniel Zappelli, qui ajoute que "le Ministère public donnera une réponse adéquate et sévère" aux crimes et aux délits commis. "L'incendie intentionnel est le plus lourdement puni tout simplement parce que le feu peut tuer. Pour donner un exemple concret, lancer un cocktail Molotov représente un acte grave. A priori, la personne s'expose à un an de réclusion au minimum."

A la question de savoir si la police a mis la main sur les gros casseurs ou si elle a surtout arrêté des seconds couteaux, Daniel Zappelli répond que l'instruction déterminera le degré d'implication des différentes personnes arrêtées. Cependant, il admet que le nombre d'interpellations est nettement inférieur au nombre présumé de casseurs, évalué à 300. "Beaucoup d'arrestations concernaient des vols. De nombreuses personnes ont profité des premiers assauts pour se mettre à voler. Il y a eu beaucoup de pillards." En revanche, le procureur général reconnaît que "très peu d'interpellations ont eu lieu samedi soir, mais cela n'exclut pas que par recoupement, la police ait ensuite pu attraper des délinquants ou des criminels ayant agi auparavant." Et de noter que si la police prend parfois du temps avant d'arrêter les coupables, "elle fait son travail: elle a arrêté un homme recherché depuis cinq ans pour avoir massacré un policier lors des manifestations contre l'OMC en 1998."

Quel est le profil des personnes arrêtées? Toutes les nationalités sont représentées. Aussi bien des Suisses (Genevois, Vaudois, Lucernois, Soleurois), que des Français, des Algériens, des Péruviens, des Portugais ou des Espagnols... Ils ont moins de 30 ans pour la plupart.


10 personnes refusées,59 objets confisqués

Du 22 mai au 3 juin, les gardes-frontière des cantons frontaliers romands Genève, Valais, Vaud et Neuchâtel ont interdit l'entrée en Suisse à dix personnes signalées comme violentes. Entre le 12 mai et le 3 juin, ils ont saisi 59 objets dangereux ou pouvant servir à des déprédations (couteaux, gourdins, pinces coupantes, marteaux, masques à gaz).

Les douaniers relèvent que les contrôles d'identité ont été suspendus entre le 29 mai et le 3 juin dans certaines douanes genevoises conformément à l'accord négocié entre le Conseil d'Etat et les altermondialistes. Les 500 gardes-frontière ont reçu l'appui de 80 militaires professionnels et d'une centaine de soldats de milice du 22 mai au 3 juin. Selon Alain Brenneisen, commandant adjoint du corps des gardes-frontière, "199 personnes ont été interceptées avec quelque chose à se reprocher, contre 123 l'année dernière à la même période".

La manifestation du 1er juin a laissé de nombreux graffitis et des dégâts à la signalisation du poste de douane de Thônex-Vallard. Deux barrières installées pour fermer de petites douanes ont été fracturées dans la nuit du 23 au 24 mai. A Bâle, les gardes-frontière ont interdit l'entrée en Suisse à six personnes venues de France et à quatorze venues d'Allemagne. Ils ont également saisi des cagoules, des fumigènes et d'autres objets prohibés.

S. D. avec l'ATS


media reports | evian reports | www.agp.org (archives) | www.all4all.org