L'Usine juge inacceptable la descente de police de dimanche (03/06/2003)
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Le centre culturel condamne la casse gratuite et demande la démission de Spoerri.

GUSTAVO KUHN

L'Association Usine, qui chapeaute le centre culturel autogéré du même nom, condamne fermement la casse gratuite. "Nous sommes contre le G8, ont affirmé, hier, ses porte-parole. Mais nous croyons en d'autres moyens de résistance." Lors d'une conférence de presse, ils ont exprimé leur indignation sur l'amalgame fait entre leur centre culturel et les casseurs.

Les représentants de l'Usine jugent particulièrement inacceptables les propos que Micheline Spoerri a tenus le premier juin le plateau de la TSR. "Nous savons très bien que les casseurs qui sont venus hier sur Genève sont des casseurs qui sont partis de l'Usine, milieu culturel bien connu à Genève, et qu'ils se sont refondus dans les milieux de l'Usine", avait affirmé, au téléjournal, la conseillère d'Etat en charge du Département de justice, police et sécurité.

Policiers déguisés en casseurs

Les porte-parole du centre culturel ont également condamné la descente de police dont l'Usine a été l'objet dimanche soir. Des inspecteurs avaient pénétré dans les locaux en forçant le passage de manière particulièrement musclée. "Un travailleur de l'Usine a été blessé à la tête et a dû être hospitalisé", affirme un communiqué de l'association du centre culturel. Les policiers étaient déguisés en casseurs et étaient armés de matraques télescopiques. Les agents avaient le visage masqué par des foulards ou par des casques de moto et seul un brassard orange les identifiait.

"Cela fait partie de la tactique, explique le porte-parole de la police genevoise, Jacques Volery. Le procureur général a transmis au chef de la police l'autorisation d'effectuer une enquête préliminaire. Ceci, au vu des saccages commis dans la nuit de samedi à dimanche, et du fait que les premiers éléments d'enquête laissaient supposer que les auteurs se trouvaient là-bas."

Sur place, les policiers ont brisé de nombreuses portes et ont interpellé une vingtaine de personnes qui se trouvaient dans le bâtiment. Beaucoup ont été libérés sur place et d'autres, pas plus de cinq, selon un permanent de l'Usine, ont été emmenées. "Les policiers n'ont strictement rien trouvé, témoigne une porte-parole de l'Usine. Alors ils sont repartis."

Démission demandée

"Ils ont arrêté des journalistes qui leur avaient montré leur carte de presse", s'insurge un représentant d'Indymedia. Plusieurs journalistes de ce média alternatif se trouvaient sur place au moment des faits, car ils ont installé leur centre opérationnel dans l'Usine pendant toute la durée du G8. Un des journalistes aurait même été blessé par un policier. "C'est une grave atteinte à la liberté de la presse", estime le représentant d'Indymedia.

Pour les porte-parole de l'Usine, la descente est avant tout une manoeuvre politique pour empêcher la Ville de leur renouveler le contrat de prêt à l'usage dont ils bénéficient. L'Association Usine demande la démission de Micheline Spoerri.


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