Des policiers ont interpellé des dizaines de personnes (02/06/2003)
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Photo Laurent Guiraud

Les représentants de l'ordre font une descente hier soir dans l'Usine. Récit.

CÉDRIC WAELTI

Il est près de 20 heures, à la rue du Stand. Les casseurs cherchent toujours et encore la police. Devant l'Hôtel des finances, ceux-ci ont jeté quelques détritus sur la chaussée afin de monter une barricade. Derrière, des containers en feu. Petit à petit, la police encercle les manifestants. D'ailleurs, le sont-ils encore? Depuis plusieurs heures, les revendications ont fait place à des jets de bouteilles. Habillé comme un banquier, un pseudo-militant balance sa bière. Comme ça. Juste pour rire. A ses côtés, une jeune adolescente, complètement défoncée, n'a plus la force n'ânonner le moindre le mot.

Puis la police perd patience. Visiblement appelés en renfort, les policiers allemands engouffrent leurs véhicules dans les Rues en Basses. Quelques minutes plus tard, quatre véhicules de la police déboulent dans un crissement de pneus, quai du Rhône. Surprise. Il s'agit d'hommes en civils, dûment...cagoulés et casqués. On pourrait les confondre avec les casseurs. A une exception près: un brassard orange vif avec la mention "police". Rapidement, ils prennent la direction de l'Usine.

Policiers en civil

La place des Volontaires est bouclée par les gendarmes. Les policiers "en civil" ont pénétré dans l'Usine. Ils cherchent les vrais responsables des déprédations: ceux qui ont pensé et organisé la casse. Impossible pour les observateurs et la presse d'entrer dans le bâtiment. L'intervention est musclée. Un conseiller municipal de Chêne-Bougeries est alpagué. Sans ménagement. Nul ne sait ce qu'on lui reproche.

La tension est à son comble. Les policiers tentent de se frayer un chemin sur parvis de l'Usine. Plusieurs personnes sortent de la bâtisse et montent dans des paniers à salade. On voit plusieurs jeunes femmes qui parlent allemand. Au total, selon nos informations, une douzaine de casseurs présumés ont été interpellés dans l'Usine. Sept seront finalement relâchés un peu plus tard. En fin de soirée, la police genevoise annonçait officiellement l'arrestation "de plusieurs dizaines de personnes" sur différents sites.

A l'heure où nous mettons sous presse, les affrontements se poursuivent. La police a fait usage de canons à eau afin de disperser des casseurs boulevard Georges-Favon. Les hélicoptères, eux, n'en finissent pas de tourner sur la Ville. La nuit sera longue. Un dimanche noir pour les altermondialistes.


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