3e CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE
L' ACTION MONDIALE DES PEUPLES (AMP)

Cochabamba, Bolivie, 16-23 septembre 2001
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results de la conférence

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En guise d'introduction :

Qu'est-ce qui nous empêche de réaliser nos rêves et aspirations d'une société juste et paisible, où notre dignité et nos différents modes de vie sont respectés ? Avons-nous le contrôle sur nos propres vies et nos communautés ? Qui prend les décisions qui nous concernent ?

A aucun autre moment de l'histoire, aussi peu d'institutions ont dominé autant de femmes et d'hommes. Les 15 plus grandes multinationales sont présentes dans 120 pays. Les sociétés multinationales contrôlent 70% du commerce mondial. Nos gouvernements ont activement contribué à étendre le pouvoir de ces sociétés. Le pouvoir économique toujours plus centralisé a abouti à la création d'institutions telles que l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC = WTO en anglais), véhicule légal de leurs politiques qui peut compter sur le soutien de presque tous nos gouvernements. Toujours plus de pays sont endettés plus que jamais dans leur histoire. Le Tiers Monde paie bien plus en termes de services et de paiement des dettes qu'il ne reçoit sous forme d'assistance, d'investissement ou d'aide.

Tout en continuant à promettre la prospérité pour tous, la phase présente du capitalisme crée plus de victimes, plus de ravages écologiques et plus de vulnérabilité que jamais auparavant. La richesse et le pouvoir sont concentrés dans moins de mains qu'elles ne l'ont jamais été. Dans les 30 dernières années, les riches ont doublé leur capital, alors que croissent la pauvreté et la misère. Les 20% les plus pauvres possèdent moins de 4% des ressources mondiales, alors que les plus riches en contrôlent plus de 85%. La vie multiple et complexe de cette planète, qui est la source de la durabilité et de la diversité culturelle de tous les hommes et de toutes les femmes, est graduellement transformée en marchandise, exploitée sans merci, privatisée, brevetée et irréversiblement transformée. Il y a toujours plus d'armes à feu chez les privés, plus de potentiel de destruction dans les armées modernes et de stocks d'armes conventionnelles, nucléaires, chimiques et biologiques que jamais par le passé. La raison d'être de la majorité d'entre elles, c'est de défendre les privilèges des leaders de l'économie dominante.

Depuis sa création en février 1998, l'Action Mondiale des Peuples (AMP = PGA en anglais) a constitué un outil de communication et de coordination communes pour les mouvements qui luttent contre les processus sociaux, économiques et politiques qui ont augmenté la vulnérabilité, la dépendance et la destruction de l'environnement. Un instrument offert par et pour ceux/celles qui, chez eux/elles, ou dans les champs, usines et places de travail, sont confrontéEs aux processus et institutions autoritaires, centralisatrices et uniformisantes, et qui croient à l'importance d'internationaliser la lutte, étant donné les implications mondiales de leurs problèmes locaux. L'AMP, bien qu'étant encore dans son propre processus de construction, constitue un forum mondial pour les luttes contre l'ancien et le nouveau capitalisme, afin d'associer leurs efforts et de partager leurs expériences et savoirs. Elle a aussi nourri l'espoir qu'en restant unis dans le respect de la diversité, nous protégerions la dignité et la justice de la corrosion, de la manipulation ou de la destruction.

Cet espoir renforce notre engagement à combattre contre l'oppression, la domination et la destruction afin de démasquer et d'abolir les institutions et les multinationales qui régulent le régime capitaliste mondial, de construire une large unité fondée sur le respect de la différence et de la diversité, et de continuer à définir, pratiquer et répandre les alternatives locales visant à récupérer le contrôle sur notre destin. Cet espoir qui vit dans la détermination rebelle de nos corps, esprits et sentiments, peut et doit rendre effectifs nos rêves d'autonomie, de liberté, justice, paix équité, dignité et diversité.

QU'EST-CE QUE L'ACTION MONDIALE DES PEUPLES ?

Du 23 au 26 février l998, des mouvements de base de tous les continents se sont rencontrés à Genève pour lancer un réseau mondial de coordination de résistance au marché mondial, une nouvelle alliance de lutte et de solidarité appelée Action Mondiale des Peuples contre le " libre " échange et l'OMC (AMP). C'était la naissance de cet outil mondial de communication et de coordination pour tous ceux qui combattent la destruction de l'humanité et de la planète par le capitalisme et construisent des alternatives locales à la mondialisation.

Les points-clés de cette alliance sont :

  1. Un rejet très clair de l'OMC et des autres accords de libéralisation du commerce (tels que APEC, les EU( ?), NAFTA, etc.) comme promoteurs actifs d'une mondialisation destructrice de la société et de l'environnement ;
  2. Un rejet très clair de toutes formes et systèmes de domination et de discrimination incluant (main ne se limitant pas à cela) le patriarcat, le racisme et le fondamentalisme religieux de toutes croyances. Nous avons foi en la pleine dignité de tous les êtres humains ;
  3. Une attitude de confrontation, puisque nous ne pensons pas que le " lobbying " puisse avoir un impact majeur dans des organisations à tel point partiales et antidémocratiques, pour lesquelles le seul réel facteur déterminant de la politique est le capital transnational ;
  4. Un appel à la désobéissance civile non-violente et à la construction d'alternatives locales par les peuples locaux, comme réponses aux actions des gouvernements et des multinationales ;
  5. Une philosophie organisationnelle fondée sur la décentralisation et l'autonomie.

L'AMP est une coordination évolutive, et ce qui fait qu'elle change avec le temps. Par exemple, le deuxième principe fondamental a été incorporé à la 2e conférence de l'AMP à Bangalore (Inde), pour clairement distancer l'AMP des organisations d'extrême-droite à la recherche d'un espace politique pour répandre leur rejet xénophobe de la mondialisation. Lors de la même conférence, le caractère du réseau a été redéfini : ses axes d'opposition antérieurement dirigés contre les accords de " libre " échange (et l'OMC en particulier) ont été élargis ; nous sommes en effet parvenus au consensus que l'AMP devrait être un espace de communication et de coordination mondiales non seulement contre les traités et les institutions, mais aussi sur les questions sociales et environnementales qui y sont reliées. Ce qui a été rendu explicite, c'est une opposition au modèle du développement capitaliste en général.

Les objectifs principaux de l'AMP sont :

  1. Inspirer le plus grand nombre de personnes, mouvements et organisations à agir contre la domination des multinationales par la désobéissance civile non-violente et des actions constructives dans un sens populaire( ?).
  2. Offrir un instrument de coordination et de soutien mutuel au niveau mondial pour ceux qui résistent à la domination des multinationales et au modèle de développement capitaliste.
  3. Donner plus de publicité internationale aux luttes contre la libéralisation économique et le capitalisme mondial.

L'AMP est un outil pour la coordination, pas une organisation. L'analyse politique et l'appel à l'action de l'AMP se trouvent reflétées dans son manifeste, un document dynamique et évolutif qui sera révisé à chaque conférence de l'AMP (voir annexe 3). L'AMP n'a pas de membres, elle n'a pas non plus de personnalité juridique, et n'en aura pas. Aucune organisation ni personne ne représente l'AMP, et l'AMP ne représente pas non plus ni organisation, ni personne. L'AMP se limitera à mettre en place la coordination et l'échange d'information entre les organisations de la base par les conférences et les moyens de communication.

Les conférences de l'AMP sont convoquées par un comité de convoquantEs formé d'organisations et de mouvements de tous les continents et représentant différents secteurs sociaux (ainsi que par les organisateurs locaux des conférences). Ce comité détermine le calendrier de la conférence, prend les décisions concernant la participation à la conférence et l'usage des ressources économiques, décide si les publications peuvent se faire au nom de l'AMP et vérifie le contenu des outils d'information de l'AMP. Le comité ne peut pas parler au nom de l'AMP. Chaque conférence de l'AMP élit les convoquants de la prochaine conférence.

Le rôle des conférences de l'AMP est au minimum de : mettre à jour le manifeste (si nécessaire), faire avancer le processus de coordination mondiale de résistance contre le capitalisme, coordonner les Journées Mondiales d'Action décentralisées partout dans le monde, et élire un nouveau comité de convoquantEs.

L'AMP ne dispose pas de ressources financières. Les fonds nécessaires aux conférences et l'information par les médias doivent être réunis d'une façon décentralisée. Tous les fonds réunis pour la conférence sont gérés par le comité des convoquantEs. Les publications doivent se financer elles-mêmes.

Troisième Conférence Internationale de l'AMP

Avec cet appel, le comité de convocation de l'AMP convoque officiellement la Troisième Conférence Internationale de l'AMP, qui doit se tenir au mois de septembre 2001 à Cochabamba, Bolivie. La conférence au sens stricte, dans laquelle toutes les décisions collectives concernant l'avenir de l'AMP seront prises, aura lieu du 20 au 22, mais le programme de la conférence comporte aussi des tables rondes, une visite du Chaparé et un rassemblement à Cochabamba :

  • 16 septembre : arrivée à Cochabamba. Régistration et information.
  • 17-19 septembre : tables rondes (voir ci-dessous)
  • 20-22 septembre : conférence (voir ci-dessous)
  • 23 septembre : visite du Chaparé, une région connue pour les luttes des mouvements sociaux pour une organisation sociale autonome et pour la présence de bases militaires nord-américaines.

Questions à discuter pendant la conférence (20 - 22 septembre) :

  1. 1) Stratégies d'action dans l'espace de communication et coordination de l'AMP :
    Cette rubrique inclut plusieurs discussions entamées pendant des réunions régionales de l'AMP (réunion latino-américaine au Nicaragua, mars 2000 ; réunion de l'Asie du Sud au Bangladesh, septembre 2000 ; réunion européenne en Italie, mars 2001) et dans la réunion mondiale de convoquants et ex-convoquants qui a eu lieu à Prague avant les actions contre la Banque Mondiale et le FMI en septembre 2000. Ces réunions ont discuté du besoin d'aller au delà des journées d'actions mondiales, qui a été la forme d'action mondiale pratiquée jusqu'ici dans l'espace politique de l'AMP, et ont exploré l'idée de campagnes mondiales soutenues (dans la durée) comme un pas en avant possible. D'autres sujets ont été discutés, tels que la question de la violence ; la criminalisation de nos mouvements ; l'expression de solidarité dans des cas de besoins urgents ; le besoin d'enraciner le processus de l'AMP plus profondément dans les réalités locales, etc. A Cochabamba, nous devrons continuer ces discussions de manière globale et participative, ainsi que d'autres qui pourraient être soulevé dans les réunions régionales planifiées pour les mois à venir (réunion nord-américaine au Massachusetts, juin 2001 ; réunion possible du pacifique sud en Aoteoroa, date encore indéterminée).
     
  2. Révision du manifeste de l'AMP :
    Pendant la deuxième conférence de PGA il n'a pas été possible de réviser le manifeste en profondeur, mais plusieurs défauts ont été indiqués, surtout le besoin d'incorporer une perspective de genre partout dans le texte. Nous comptons avancer ce processus pendant la conférence de Cochabamba.
     
  3. Extension des contacts et de l'espace de coordination et communication de l'AGP :
    L'un des enjeux de la discussion à Cochabamba est : comment faire connaître l'AMP comme espace de coordination et de communication dans des régions et parmi des secteurs sociaux où il n'est jusqu'à présent pas largement connu. Nous devrions aussi discuter des canaux de communication de l'AMP qui n'ont jusqu'à présent pas vraiment fonctionné comme prévu.
     
  4. Plans d'action durable : propositions concrètes des campagnes coordonnées mondialement contre des aspects particuliers de la domination capitaliste. Les questions discutées à Prague comme propositions possibles ont été : une campagne mondiale contre le Plan Colombie (l'intervention Nord Américaine en Colombie et dans la région Andes-Amérique Centrale, laquelle, sous prétexte de " Guerre aux drogues ", cherche à s'assurer l'accès aux ressources naturelles de la région et l'exécution de méga-projets de transport tels que : un nouveau canal interocéanique, des méga-ports, la fin de la route Panaméricaine, etc., en écrasant les mouvements sociaux qui s'opposent à ces projets) ; une campagne mondiale pour le gouvernement autonome local des communautés rurales qui luttent pour conserver (ou récupérer) le contrôle sur leurs ressources naturelles, spécialement les terres et l'eau. On travaille toujours à ces propositions, et elles ne sont pas exclusives.
     
  5. Mobilisation mondiale : contre la réunion mondiale du FMI /Banque Mondiale (Washington, 2-4 octobre 2001), contre la 4e Conférence Ministérielle de l'OMC (Nov.2001) et d'autres actions coordonnées mondialement.

Questions à débattre aux tables rondes (17-19 septembre)

Comme en d'autres occasions, la préparation et la modération des tables rondes devraient se faire de façon décentralisée. Les enjeux, objectifs et méthodologies des tables rondes dépendront donc de l'initiative des participantEs. Il pourrait par exemple y avoir des tables rondes sur les enjeux communs des luttes (par exemple les luttes des peuples autochtones, ou la lutte contre l'agriculture industrielle et la biotechnologie, etc.), des tables rondes pour préparer les sujets spécifiques pour la conférence (par exemple une table ronde pour discuter de comment introduire la perspective du genre tout au long du texte du manifeste, ou des tables rondes pour préparer plus en profondeur les propositions des campagnes mondiales, etc.) ou sur quelque sujet que ce soit. Le formulaire d'inscription contient un espace pour la proposition de questions à discuter aux tables rondes, étant donné que l'initiative devrait venir des participantEs qui sont aussi responsables de leur préparation et de leur organisation. D'autres informations sur les tables rondes figureront dans les documents qui seront envoyés aux participantEs dont les inscriptions sont retenues par le comité des convoquantEs.

Participation et finances

Nous convoquons toutes les organisations de base et les mouvements sociaux qui sont en accord avec et se reconnaissent dans les principes fondamentaux et les objectifs de l'AMP, en donnant la priorité à ceux qui ont pris part aux première et deuxième conférences de l'AMP. Nous avons pour objectif d'avoir à la conférence 50% d'hommes et 50% de femmes. Nous espérons que toutes les organisations et les mouvements prendront ceci en considération lorsqu'ils choisiront leurs représentantEs, S'il y a une surreprésentation masculine, nous chercherons des mécanismes pour assurer une représentation équilibrée d'hommes et de femmes, mais nous espérons que cela ne sera pas nécessaire.

A la réunion à Prague des convoquantEs antérieurEs et actuelLEs (septembre 2000), l'une des questions discutées a été : comment éviter le déséquilibre Nord-Sud que l'on a connu à la deuxième conférence de l'AMP (Bangalore, août 1999), où la participation du Nord prit une place disproportionnée, entre autres parce qu'il est plus facile de trouver au Nord l'argent des voyages. Afin d'éviter que cette situation se reproduise à Cochabamba, il devrait y avoir un rapport de 70 % de participantEs à part entière du Sud et de l'Est pour 30 % de participantEs du Nord. S'il y a plus de 30 % de participantEs du Nord, on attribuera à une partie d'entre eux/elles le statut d'observateurs/trices, ce qui signifie qu'ils/elles pourront participer pleinement aux tables rondes mais ne pourront parler à la conférence. (Le même statut d'observateur/trice pourrait être utilisé au cas où il y aurait un grand déséquilibre dans la proportion d'hommes et de femmes, afin d'assurer un équilibre minimum entre les sexes au moins parmi les participants à la conférence).

Par conséquent, le nombre de personnes venant du Nord qui pourront participer à part entière à la conférence dépendra du nombre de participantEs du Sud et de l'Est. Quant au nombre de participantEs du Sud et de l'Est, il dépendra de l'argent que nous aurons été capables de trouver pour les frais de voyage, puisque la plupart des mouvements de base indigènes du Sud et de l'Est auront besoin d'aide pour pouvoir rejoindre Cochabamba. Nous considérons que la récolte de fonds pour les frais de voyage est la responsabilité collective de toutes les personnes et mouvements qui se reconnaissent dans le processus de l'AMP, au Nord comme au Sud, mais les possibilités de récolter les fonds sont manifestement bien plus grandes au Nord.

Il y aura une campagne mondiale et décentralisée pour chercher des fonds pour couvrir une partie des frais de voyage des organisations du Sud et de l'Est. Cette campagne se déroulera de la manière suivante : dans la seconde partie de mai, le secrétariat de l'AMP publiera une liste des organisations et mouvements qui désirent participer à la conférence mais n'ont pas assez de fonds pour le voyage. Cette liste inclura, pour chaque organisation, une brève description, le total des frais de voyage du pays d'origine à Cochabamba, le montant que chaque organisation pourra assumer et le montant qui sera encore nécessaire pour participer à la conférence. Ainsi, il y aura une entière transparence quant aux fonds qui seront demandés. Nous demanderons aux gens partout dans le monde de faire des dons, soit en payant directement les frais de voyage d'une organisation du Sud ou de l'Est, soit en transférant l'argent à l'une des organisations qui collectera les fonds pour les associations du Sud. Plus de détails seront publiés avec la liste des mouvements qui auront besoin d'une aide financière pour la conférence.

Etant donné le modèle décentralisé de collecte de fonds que nous avons choisi, il est très important que les mouvements du Sud qui ont besoin d'aide pour leurs frais de voyage envoient leur demande aussi rapidement que possible, en tous les cas avant la date limite des demandes (15 mai). Si vous l'envoyez plus tard, il est probable que nous ne pourrons plus fournir d'aide.

Le comité des convoquantEs a décidé que seuls les frais de voyage les plus indispensables seront remboursés avec les moyens de transport les meilleur marché (ce qui n'inclut pas des dépenses superflues comme les frais de taxi). Dans des cas exceptionnels nous envisagerons le remboursement de tous les frais de voyage de base, mais cela sera le cas seulement pour des mouvements dont nous sommes absolument surs qu'ils travaillent pratiquement sans budget. En général, nous attendons de tous les mouvements qu'ils fassent un effort pour trouver leurs propres sources de fonds, aussi limitées soit-elles , afin de nous empêcher de pratiquer la dépendance ou le paternalisme.

A la réunion de Prague, il a été suggéré qu'un objectif réaliste en terme de participation serait de 140 participantEs du Sud ou de l'Est et de 60 participantEs du Nord (dans ce contexte, on entend par Nord l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord et le Japon ainsi que les participantEs non indigènes du Pacifique). Nous aurons besoin de collecter parmi nous tous une somme d'argent substantielle afin d'assurer la participation de 140 mouvements du Sud et de l'Est. Cela ne sera possible qu'avec la participation active de beaucoup d'organisations pour récolter des fonds, et même alors cela dépendra aussi des efforts des mouvements du Sud pour réduire leurs frais de voyage à un minimum et en couvrir une partie eux-mêmes.

Beaucoup de BolivienNEs sont intéresséEs par la conférence mais la plupart d'entre eux/elles participeront en tant qu'observateurs/trices afin d'éviter une surreprésentation de ce pays, il n'y aura que peu de BolivienNEs comme participantEs à part entière. En outre, nous nous attendons à ce qu'il y ait plus de 60 demandes du Nord, donc nous avons prévu de recevoir également des observateurs/trices du Nord. Du point de vue logistique, les organisateurs/trices locaux/ales de la conférence peuvent assumer un maximum de 300 participantEs, observateurs/trices du Nord et bolivienNEs inclus/ses. Idéalement, chacun pourra participer complètement, mais cela dépendra de nos efforts collectifs pour trouver des fonds.

A la réunion européenne de l'AMP à Milan (mars 2001), on a consacré beaucoup de temps à discuter comment traiter la question des participantEs à part entière et des observateurs/trices. Le consensus final a été que si plus de 30 personnes de mouvements d'Europe occidentale désirent participer à la conférence de Cochabamba, le groupe de l'Europe occidentale peut organiser un système de rotation de sorte que différentes personnes parlent à différentes sessions de la conférence, selon leurs intérêts spécifiques. Le groupe d'EuropéenNes de l'Ouest qui parleront à chaque session sera fixé à l'avance. C'est une proposition que les convoquantEs d'Europe occidentale doivent encore discuter avec les autres convoquantEs. A Gênes en juillet, il y aura d'autres préparatifs concernant la participation des EuropéenNes de l'Ouest à Cochabamba, puisque beaucoup de gens vont se retrouver là-bas pour protester contre le sommet du G8.

Tous les participantEs devront payer une contribution pour couvrir les frais d'organisation, de nourriture et de logistique. Cette contribution dépendra de la région d'où vient le/la participantE et du caractère de son organisation. Les participantEs du Sud et de l'Est paieront15 dollars US, les participantEs de groupes du Nord qui travaillent sans budget paieront 100 dollars US et les participantEs d'organisations du Nord qui ont un budget paieront 300dollars US. Cette contribution couvre le logement et la nourriture durant toute la période (16-24 septembre) et la visite à Chapare. La participation restera la même pour ceux qui ne participent qu'à une partie du programme

Inscription et préparation :

Les organisations et mouvements intéressés à participer devraient envoyer la formule d'inscription annexée ci-après avant le 25 auguste 2001. A part cette formule, ils devront envoyer une brève description de l'organisation ou du mouvement avec une information sur leurs objectifs, leur structure, leurs expériences, etc.

Entre le 15 et le 31 mai, le comité des convoquantEs répondra à toutes les inscriptions, et enverra l'invitation avec les informations logistiques et pratiques (ou, si c'est le cas, la notification que l'inscription a été rejetée). Nous attendons de toutes les organisations ayant reçu une invitation qu'elles confirment leur participation avant le 30 juin.

Si vous avez besoin d'un visa pour la Bolivie, vous devriez essayer d'obtenir un visa de touriste. Quand vous demandez le visa, s'il vous plaît NE DITES PAS que vous désirez aller à la conférence à Cochabamba, car il est très probable que le gouvernement bolivien vous le refusera. Beaucoup de citoyenNEs asiatiques, africainEs et européenNes de l'Est ont besoin d'un visa pour entrer en Bolivie. Il existe une liste non-officielle de toutes les ambassades de Bolivie on-line http.//www.boliviaweb.com/ambassies.htm..S'il vous plaît, entreprenez votre démarche pour le visa dès que possible, pendant l'été il pourrait être impossible de l'obtenir.

Le secrétariat de l'AMP enverra au milieu de juin plusieurs documents préparatoires, dont le programme final de la conférence et des tables rondes. Nous demandons aux paraticipantEs et observateurs/trices de présenter sous forme écrite avant le 15 juillet leurs commentaires et critiques sur ces documents et leurs propositions de changements pour le manifeste de l'AMP et les principes d'organisation (voir annexe 4) si possible en anglais et espagnol.

FORMULE D'INSCRIPTION

Mon organisation/groupe est intéressé à
participer à la Troisième Conférence internationale de l'AMP :

Organisation ou groupe :

S'il vous plaît joignez une brève description (une page environ)
sur les objectifs et le champ d'action de votre organisation.
Cette description est nécessaire pour que votre inscription
soit prise en considération.

DéléguéE / ReprésentantE :

Adresse postale (de préférence de l'organisation ou du groupe) :

Pays :

Tél :

Fax :

Email :

Avez-vous des besoins spéciaux en matière d'alimentation,
telle que végétarienne, végétalienne, ou autre ?
 S'il vous plaît, spécifier.

Avez-vous un autre besoin spécial, comme l'accès
en fauteuil roulant, ou autre ? S'il vous plaît spécifier.

Avez-vous des commentaires ou suggestions pour le calendrier de
la conférence ?



Quel(s) thème(s) suggéreriez-vous pour les tables rondes ?

Voulez-vous participer activement à la préparation de
l'une des tables rondes ?

Si oui, sur quel(s) thème(s) ?

Les questions suivantes sont posées pour des
raisons de planification :
Pouvez-vous aider à la traduction de documents écrits ?
Si oui, en quelle(s) langue(s) ?

Pouvez-vous servir d'interprète pendant la conférence ?
Si oui, en quelle(s) langue (s) ?

Questions pour les organisations et groupes du Sud et de l'Est :
Votre organisation/mouvement peut-il payer l'entier du billet
pour Cochabamba ?

Si non, quel est le coût total du voyage par les moyens de
transport les plus avantageux ? ___________US $

Pour combien votre organisation peut-elle contribuer ?
___________US$ ?

Si votre organisation a besoin d'une aide pour les frais de voyage,
le comité des convoquantEs considérera si elle sera
incluse dans la liste des organisations pour lesquelles des dons
seront sollicités publiquement, et à quel degré
de priorité par rapport aux autres organisations.
MAIS POUR QUE  CELA SOIT FAIT, VOUS DEVRIEZ ENVOYER
VOTRE INSCRIPTION LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE.

Questions pour les organisations et les groupes d'Europe
de l'Ouest, du Japon et d'Amérique du Nord :
Nous demandons aux organisations de Nord de réunir
aussi les fonds pour un billet (voire une partie ou plus d'un billet)
pour une organisation du Sud.
Veuillez indiquer quel don vous pouvez faire :

A la réunion européenne de l'AMP (Milan, mars 2001)
un groupe (comprenant des représentants d'organisations
colombiennes) ont avancé le projet d'organiser une visite de
ce pays immédiatement avant la conférence de
Cochabamba. Le plan provisoire est d'arriver via le Venezuela, de
visiter plusieurs mouvements colombiennes, puis de continuer par
route vers Cochabamba via l'Ecuador et le Pérou
(où nous comptons aussi contacter des mouvements de base).
Idéalement, si nous volons ensemble nous pourrions avoir
des prix réduits de diverses villes en Europe avec retour
direct de Bolivie. Nous espérons que des délégués
d'autres continents emprunteront le même chemin. L'organisation
de ce projet n'est pas encore mise sur pied, mais si cela vous
intéresse, faites-nous savoir sans tarder.

Veuillez envoyer le formulaire (avec une description de votre
organisation en une page), si possible par e-mail, à Comité
des convoquants de l'AMP, secretariat c/o Canadian Office of Postal
Workers, 377 Bank Street, Ottawa, Ontario, Canada.
E-mail : agpweb (AT) lists.riseup.net et
pgasec@gmx.net
(Veuillez envoyer l'application aux deux adresses pour plus de
sécurité.)
LA DATE LIMITE DES APPLICATIONS EST LE 25 AOÛT 2001 !

ANNEXE 1 : Brève histoire de l'Action Mondiale des Peuples

L'AMP a été l'un des principaux instigateurs du nouveau mouvement mondial, radical, anticapitaliste qui aujourd'hui défie la légitimité des institutions de " gouvernement mondial ". Les manifestations et " contre-sommets " durant les réunions internationales ont déjà une longue tradition. L'originalité de l'AMP a été d'en appeler à des Journées d'Actions Mondiales (JAM) : des manifestations décentralisées dans le monde entier durant ces événements, qui mettent en avant les luttes locales, quotidiennes des mouvements de base comme une résistance commune et radicale à l'ordre économique existant et comme la seule force capable de changer le cours de l'histoire et de proposer des alternatives locales. En moins de trois ans, ce nouveau mouvement - en descendant dans la rue et en refusant " l'ordre " existant, quitte à outrepasser la loi - a largement délégitimé l'OMC/FMI/BM et permis aux organisations populaires de se faire entendre. Les ONG qui prétendaient parler au nom de toute la " société civile " ont été obligés de prendre des positions plus radicales. L'OMC, le FMI et la BM ont perdu d'importantes batailles idéologiques et ont été contraintes à ralentir leur offensive.

Paradoxalement, le succès croissant de ces appels aux mobilisations locales décentralisées (il y a eu des manifestations dans 110 villes du monde durant la Journée d'Action Mondiale (JAM) du 26 septembre, pendant l'Assemblée du FMI/BM à Prague), en réveillant un nouveau mouvement anticapitaliste au Nord, a aussi démultiplié la capacité et la radicalité des mobilisations centrales dans les lieux où se passent les sommets. A l'épicentre de chaque JAM il y a eu chaque fois des mobilisations plus larges et plus déterminées. Ces manifestations centrales, adoptant une perspective de confrontation et des formes d'actions préconisées par l'AMP, ont tout d'abord terni et finalement sérieusement perturbé différentes assemblées de " l'empire " : à Genève (" émeutes " durant le deuxième sommet de l'OMC en mai 1998), Londres (paralysie du centre financier le 18 juin 1999), Seattle (blocus du 3e sommet de l'OMC, le 30 novembre 1999) et Prague (blocus et ajournement précipité de l'assemblée du FMI/BM, le 26 septembre 2000.

Cela ne veut pas dire que tous ces événements ont été directement planifiés par l'AMP. Cela serait méconnaître l'originalité et la force d'un processus qui se développe en réseau avec toujours plus de centres d'initiatives en interaction, lesquels en même temps conservent entièrement leur autonomie et leur identité propre. De fait, l'initiative des appels à des Journées d'Actions Mondiales ainsi qu'aux blocus centraux est à chaque fois venue d'un groupe autonome relié au réseau (Reclaim the Streets à Londres, Direct Action Network à Seattle, Solidaritä-Inpeg à Prague, etc.), appels relayés ensuite par les convoquants de l'AMP et le reste du réseau.

L'idée de l'AMP n'a pas seulement crée un réseau capable d'actions coordonnées. Elle a aussi contribué à déclencher un mouvement beaucoup plus large. Cette année, aucune institution de " gouvernance mondiale " (Conférence sur le climat, G8, ASEAN, le Forum Economique Mondial de Davos, l'OTAN, TABD, FTAA, etc.) n'a pu se rencontrer en quelque lieu du monde sans qu'une coalition de mouvements locaux se rassemble pour les attaquer. Comme conséquence, ces institutions commencent à rencontrer de sérieuses difficultés à trouver une ville d'accueil, puisque aucune ne désire prendre en charge le coût de la répression et l'atteinte à leur image de marque qui en résulte. Ce mouvement plus large, et qui évolue spontanément, a pris en charge certaines des fonctions que l'AMP s'efforçait d'assurer auparavant (par ex. la diffusion indépendante des informations concernant les mobilisations mondiales maintenant assuré par le réseau activiste d'informations www. indymedia.org ). Cependant, dans ce mouvement plus large, l'AMP continue d'offrir un espace essentielle de coordination et de débat politique. Un espace commun où des questions telles que celles-ci peuvent être posées : Les Journées d'Actions Mondiales ont été un succès incroyable, mais quelles sont leurs limites ? Quelles opportunités ont-elles ouvertes ? Quel genre de contre-offensive provoquent-elles de la part des Etats et comment pouvons-nous y faire face ? Quelle est l'étape suivante ?

La trépidante histoire de l'AMP

En aout 1997, des représentants de mouvements de base du Sud et du Nord se sont rencontrés pour préparer la résistance à la 2e conférence mondiale de l'OMC (qui devait se dérouler en mai '98 à Genève, célébrant ainsi le 50e anniversaire du GATT), et pour développer des outils qui assureraient une continuité à la communication et la coordination parmi les personnes qui combattent l'OMC et d'autres traités de " libre " échange. La rencontre a eu lieu à El Indiano (Espagne) juste après le 2e Rencontre Intercontinentale pour l'Humanité et contre le Néolibéralisme organisé par le réseau de soutien aux Zapatistes du Mexique. C'est lors de cette rencontre qu'est née l'idée de l'AMP comme processus en réseau. Il a été décidé de convoquer une conférence pour la créer à Genève en février 98.

Plus de 300 representantEs de mouvements de base de 71 pays se sont reuniEs à Genève du 23 au 25 février 1998 pour cette conférence fondatrice. Des enseignantEs en grève de la faim contre la privatisation de l'éducation en Argentine ont rencontré des femmes organisées dans la lutte contre le travail d'esclaves dans les " maquilas " au Mexique, Bangladesh, Salvador et Nicaragua ; des paysans se battant contre la mondialisation en Inde, aux Philippines, au Brésil, en Estonie, Norvège, Honduras, France, Espagne, Suisse, Senegal, Mozambique, Togo, Perou, Bolivie, Ecuador, Colombie et bien d'autres pays ; des Ogonis, Maoris, Mayas, Aymaras et d'autres peuples indigènes luttant pour leurs droits culturels et leur survie ; des postiers canadiens luttant contre la privatisation des services publics ; des protestataires militant contre les multinationaux aux Etats-Unis ; des écologistes, chômeurs/euses, pêcheurs, anti-racistes, pacifistes... Cette rencontre planétaire d'hommes et de femmes travaillant dans les mouvements de base fut une expérience inoubliable qui a généré de l'énergie, de l'espoir et de la détermination. En dépit de grandes différences matérielles, les luttes sont toujours plus semblables dans chaque partie de " l'empire " mondial, ce qui établit le cadre d'une forme de solidarité nouvelle et plus forte. La conférence elle-même a été un bon exemple de cette solidarité, puisqu'elle a été rendu possible grâce particulièrement à l'aide des mouvements alternatifs et des " squats " de Genève.

La première Journée d'Actions Mondiales (JAM) contre le " libre " échange a eu lieu durant le sommet de l'OMC et celui du G8 à Birmingham et elles ont été d'emblée un succès : plus de 65 manifestations (dont une de plusieurs centaines de milliers de personnes en Inde), des actions et des " street parties " ont eu lieu partout dans 29 pays du 16 au 20 mai 1998. A Genève même, 10'000 personnes se sont mobilisées pour la plus grande manifestation de solidarité depuis de nombreuses années. Les manifestations et les actions de désobéissance civile ont volé la une des média, en dépit des arrestations massives.

Lors d'une réunion du comité des convoquants de l'AMP (Finlande, sept. 1998), la 2e conférence de l'AMP a été programmée pour avoir lieu en Inde quelques mois avant la 3e Conférence de l'OMC à Seattle. Lors de cette réunion, les convoquants ont également soutenu deux autres grands projets pour le premier semestre de 1999 : la Caravane InterContinentale pour la Solidarité et la Résistance (du 22 mai au 20 juin) et la Journée d'Action Mondiale contre les centres financiers, le 18 juin.

La Caravane InterContinentale pour la Solidarité et la Résistance a réuni en Europe occidentale 450 representantEs de mouvements du Sud et de l'Est. La majorité venait de l'Inde (organisations de paysans, de pêcheurs, d'indigènes Adhivasis et d'opposants aux barrages). Il y avait aussi des représentants des Paysans Sans Terre (MST) du Brésil, des groupes de soutien aux zapatistes du Mexique, du mouvement des Paysannes Sans Terre du Bangladesh, des mères de la Place de Mai d'Argentine, du peuple Mapuche du Chili, du Processus des Communautés Noires de Colombie, des écologistes d'Ukraine, des organisations des droits de la personne du Nepal, etc. Les groupes qui ont reçu la Caravane en Europe incluaient des groupes de chômeurs/es, d'opposants aux organismes génétiquement modifiés, des centres sociaux et squats alternatifs, des groupes féministes et des organisations paysannes qui ont reçu les participants dans 12 pays.

Au nombre des actions de la Caravane, il y a eu des manifestations contre les sièges des multinationales telles que Novartis, Monsanto, Cargill, Nestlé et d'autres ; contre des centres de détention pour immigrantEs ; contre la base de l'OTAN d'Aviano (d'où l'OTAN bombardait la Serbie - à l'exception de la journée où elle a été investie par la Caravane) ; contre les sièges des institutions telles que l'OMC, l'OTAN, la Banque Centrale Européenne, la FAO, etc. Parmi les actions directes entreprises pendant la Caravane il y a eu la destruction de deux champs expérimentaux plantés avec des organismes génétiquement modifiés (OGM) et d'une collection complète de riz OGM dans un laboratoire national, en collaboration avec la Confédération Paysanne française. La Caravane a culminé à Cologne pour la protestation contre le Sommet Mondial sur l'économie (G8).

Le 18 juin, Journée mondiale d'action contre les centres financiers, le premier jour du Sommet du G8, plus de 50 actions décentralisées ont eu lieu partout dans le monde. Les mouvements participants étaient aussi divers que le Mouvement Chikoko du Nigeria (où 10000 personnes bloquèrent le bâtiment Shell avec un " carnaval des opprimés "), les unions syndicales pakistanaises (qui ont été terriblement réprimées, les organisateurs furent torturés et accusés de trahison), plusieurs mouvements sociaux du Mexique (qui ont mis des piquets devant la Bourse), et un groupe de mouvements sociaux les plus divers à Londres (où 10 000 personnes envahirent le centre financier et l'ont paralysé toute une journée), démontrant ouvertement leur refus du régime du G8. Une telle résistance coordonnée dans 41 pays a démontré que le processus de convergence des différentes résistances gagnait en force et en vitesse.

En août 99, la seconde conférence de l'AMP a eu lieu à Bangalore (Inde). Cette conférence a changé le caractère de l'AMP en élargissant les priorités de ses activités. Jusqu'alors, l'identité de l'AMP avait été définie par son opposition aux institutions et aux traités néolibéraux. A Bangalore, il a été décidé à l'unanimité de la redéfinir comme réseau anticapitaliste, un espace de communication et de coordinationmondiale, non seulement contre les traités et institutions qui régulent le développement capitaliste, mais aussi autour des problèmes sociaux et environnementaux qu'il provoque. La conférence a aussi montré son enthousiasme pour les propositions d'action mondiale le 30 novembre 99 et le 1er mai 2000.

Déjà avant la conférence de Bangalore, quand l'OMC a annoncé qu'elle tiendrait son troisième sommet à Seattle, divers groupes de Vancouver à Los Angeles (plusieurs d'entre eux avaient participé à de précédentes JMA et s'étaient inspirés du succès de la manifestation du 18 juin dans la City de Londres) formèrent le Réseau d'Action Directe (RDA). Adoptant les principes de l'AMP , ils annoncèrent leur intention de bloquer l'ouverture du Sommet. Le 30 novembre 99, 10 000 jeunes activistes bloquèrent avec succès les treize accès au Sommet. Des centaines de syndicalistes décidèrent de désobéir aux ordres de leurs bureaucraties réformistes et rejoignirent les actions directes et la désobéissance civile. Ce succès historique, qui eut pour résultat l'échec total de la conférence de l'OMC, a donné un nouvel espoir détermination aux peuples partout dans le monde, qui ont découvert ainsi qu'il y a aussi de la résistance au cœur de l' " empire ". Simultanément, des manifestations eurent lieu dans plus de 60 villes dans le monde.

Pour l'Assemblée du FMI/BM à Prague, un appel à l'action mondiale et pour une manifestation centrale massive le 26 septembre a été adressé par les organisations tchèques qui avaient participé aux précédentes jma. Le réseau européen qui était formé par la Caravane Intercontinentale et les convoquantEs des JMA de chaque continent suivirent cet appel, qui eut pour écho des manifestations dans 110 différentes villes dans le monde. A Prague, des milliers de personnes sont venues d'aussi loin que l'Espagne, l'Italie, la Norvège, la Pologne, la Grèce et la Turquie. Le 26 septembre, jour d'ouverture du sommet, de 15 à 20 mille manifestants ont assiégé l'assemblée durant des heures. Des délégués tentant de s'enfuir ont été blessés et ont été finalement évacués par le métro. Le deuxième jour, nombre d'entre eux ont préféré rester dans le calme de leurs hôtels alors que le reste a voté pour annuler le troisième jour des rencontres... Cette victoire obtenue face à 11 000 policiers a également marqué la chute du mur de Berlin pour le mouvement anticapitaliste. Une nouvelle génération d'activistes de la République tchèque, de Pologne, de Hongrie, etc. déclarèrent ce qu'ils pensaient de leur prétendu " monde libre ", dix ans après s'être libérés de l'oppression communiste.

Parallèlement à ces activités, l'idée de l'AMP s'est matérialisée dans le développement de liens entre les mouvements, organisations et activistes au niveau régional. Une rencontre régionale de mouvements sociaux d'Amérique latine a été tenue en avril 2000 au Nicaragua. Une réunion sud-asiatique a eu lieu au Bangladesh en septembre 2000. Un atelier du genre et une réunion d'urgence sur le Plan Colombie a aussi rassemblé des représentants des mouvements andins et d'Amérique centrale en novembre 2000. Une réunion régionale Européenne s'est déroulée à fin mars 2001 en Italie. La réunion régionale nord-américaine aura bientôt lieu (1-3 juin 2001 au Massachusetts) , et un processus de discussion a commencé pour organiser une réunion régionale dans le Pacifique.

ANNEXE 2 : Comité de convoquants de la Troisième Conférence Internationale de l'AMP

La composition actuelle du comité des convoquants est :

  • CONFEUNASSC-CNN (Confederación Unica Nacional de Afiliados al Segura Social Campesino - Consejo Nacional Campesino) : mouvement paysan équatorien qui est à l'origine de plusieurs soulèvements dans un pays sévèrement affecté par les politiques néolibérales.
  • MJK : Depuis des décennies, un des piliers organisationnels des Kuna , un peuple autochtone du Panama avec une longue histoire de résistance et qui a acquis son autonomie il y a une centaine d'années.
  • FNT : Union fédérative du Nicaragua qui englobe la centrale Sandiniste et d'autres syndicats.
  • ONECA : Organisation des descendants d'esclaves africains d'Amérique centrale qui ont créé des communautés libres dans les forêts tropicales. Fait partie du Réseau Afro-américain, présent dans presque tous les pays latino-américains.
  • Aoteoroa Educators : branche de formation du Mouvement d'indépendance inter-tribal maori, appelé Tino-Rangatiranga.
  • Krishok Federation : fédération de paysans et de travailleurs agricoles sans terre du Bangladesh, qui se bat depuis des décennies contre les technologies de la révolution verte introduites par l'agro-business et contre les mega-projets du développement capitaliste.
  • MONLAR - Mouvement pour le Territoire national et la Réforme agraire du Sri Lanka. Se bat depuis des années contre les politiques de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international dans ce pays.
  • Ya Basta ! : Un des maillons les plus solides du réseau de soutien Zapatiste, également très actif dans le combat contre l' impérialisme de l'OTAN dans les Balkans et pour les droits des immigrants illégaux et contre les OGM. Ils ont massivement participé aux mobilisations récentes contre la mondialisation en Europe (Prague, Nice).

Il n'y a présentement pas d'organisations convoquant pour l'Afrique et l'Est asiatique. Cela est dû à des problèmes dans les processus de convocation à la deuxième conférence de l'AMP, et cette situation devrait se corriger à la troisième conférence.

ANNEXE 3 : Manifesto de l'AMP

(Plus d'informations sur les activités de l'AMP et son Manifeste sur sa page web : www.agp.org).

3ème Conderence de l'AMP
PGA contact address:

Peoples' Global Action
c/o Canadian Union of Postal Workers (CUPW),377 Bank Street
Ottawa, Ontario, Canada
e-mail: agpweb (AT) lists.riseup.net; www.agp.org