mardi 2 avril 2002, 17h10

Arrivée mouvementée à Orly de José Bové, expulsé d'Israël

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AEROPORT D'ORLY (AFP) - Le militant anti-mondialisation José Bové, expulsé d'Israël après avoir rencontré le président palestinien Yasser Arafat, est arrivé mardi à Orly où des heurts ont éclaté entre pro-Palestiniens et militants sionistes.

Les deux groupes, les uns scandant "Bush, Sharon, assassins" et les autres "Arafat assassin", en sont rapidement venus aux mains dans l'aérogare sud, a constaté un journaliste de l'AFP. Le pugilat a fait plusieurs blessés légers, peu avant l'arrivée vers 12H30 du leader anti-mondialiste et de cinq autres militants expulsés comme lui.

Les services de police, en nombre, ont mis en place un cordon pour séparer les deux camps mais les insultes n'ont cessé de fuser pendant plus d'une heure.

"Nous avons passé les dernières 48 heures en prison, dans des camps d'internement de l'armée israélienne. Nous y avons vu des scènes extraordinairement choquantes, des centaines de Palestiniens emprisonnés dans des camps avec des miradors, des centaines de Palestiniens raflés en pleine nuit", a déclaré José Bové aux journalistes, à sa descente d'avion.

"Quand nous avons quitté Ramallah, l'armée israélienne venait d'entrer dans le centre de soins et de détruire tous les médicaments (...). L'eau n'est plus disponible à Ramallah. Les bulldozers israéliens ont tout détruit", a-t-il ajouté.

"Nous avons rencontré Arafat deux fois dans son QG. Il nous est apparu volontaire et déterminé. (...). Il nous a dit: +Il n'est pas question de me rendre, il n'est pas question de négocier avec les Israéliens, je préfère mourir+", a relaté le responsable de la Confédération paysanne.

"Le peuple palestinien est debout. Le peuple palestinien n'est pas battu par cette attaque, son courage n'a d'égal que sa détermination de mener le combat jusqu'au bout", a-t-il lancé.

Encadré par la police, José Bové est ensuite monté dans une voiture qui devait le ramener à Paris. Devant l'aérogare, où des dizaines de policiers et CRS tentaient de maintenir l'ordre, des incidents ont continué à opposer pro-palestiniens et pro-israéliens jusque vers 14H00.

Un peu plus tard, lors d'un point de presse, le militant pacifiste en a appelé à l'Etat et au gouvernement français pour demander l'envoi de troupes de protection du peuple palestinien.

Dimanche, José Bové avait été arrêté en compagnie d'autres volontaires civils à Ramallah (Cisjordanie) après avoir pénétré dans le QG de Yasser Arafat encerclé par l'armée israélienne.

Selon José Bové, il reste dans le QG trente-quatre militants de la "mission civile pour la protection du peuple palestinien", dont vingt Français partie prenante de cette campagne lancée en juin 2001 à l'initiative de militants proches de la gauche et des mouvements sociaux pour soutenir les Palestiniens.

"Personne dans le bâtiment de Ramallah n'acceptera de sortir et de se rendre à une armée d'occupation", a-t-il affirmé.

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